Journal de marche et d'opérations (JMO) du 367ème régiment d'infanterie.
Le 21 octobre 1914 - Vers 16 heures, un avion français, type Blériot survolant les environs du bois de Mort Mare descendit tout à coup en vol plané et atterrit entre la lisière sud du bois de Mort Mare à 50 m environ de celle-ci et la lisière nord du petit bois de sapins. Dès que cet avion s’approcha de terre, un violent tir d’infanterie et de mitrailleuses allemandes l’accueillit. Le feu ayant cessé, un caporal envoyé par la Capitaine Heurtel qui occupait une tranchée voisine du lieu de l’accident, ne put s’approcher qu’à environ 40 m de l’avion, ayant été arrêté par une fusillade nourrie. Il fit différents appels qui restèrent sans réponse Aucun Allemand ne sortit du bois à ce moment. Vers 19 h, des brancardiers sont allés relever les corps des aviateurs, le sergent pilote tué et l’observateur Reymond blessé. Vers la même heure, le sous-lieutenant Houssin avec les sapeurs du régiments alla chercher l’aéroplane qui fut ramené à Limey après avoir essuyé de nombreux coups de feu. Le 22 octobre 1914 - Les troupes conservent leurs positions dans les tranchées. Quelques coups de canons sont de temps en temps échangés. A 19 heures, les troupes reçoivent l’ordre d’occuper les positions qu’elles occupaient avant l’attaque du 21. Les 23 octobre 1914 - Les troupes de 1ère ligne, occupant les tranchées, reçoivent l’ordre de faire une attaque simulée sans quitter leurs tranchées. Cette attaque par le feu ayant pour but d’attirer l’ennemi à la lisière du bois pour permettre à l’artillerie de faire un tir efficace sur les défenseurs de Mort Mare. Ripostant aux feux de notre artillerie, l’ennemi bombarde Limey de 21 h à 22h30. Alerte à 21 h00. Les compagnies prennent leurs positions de combat. 1ère ligne : - 23 - Tranchées d’Ansoncourt. - 24 - Tranchées de Mort Mare. 2ème ligne : - 21 - Réduit du château. - 22 - Issues ouest de Limey. La première ligne ouvre le feu, deux paquets de cartouches par hommes en un feu à répétition de 5 cartouches à 800 m – 5 cartouches à 1000 m – 6 cartouches à 1200 m. L’ennemi riposte par un feu nourri jusqu’à 22h, plus lent jusqu’à 23h. Le reste de la nuit, des fusées éclairantes tombent devant les tranchées, mais l’ennemi ne reprend pas le feu. Aucun blessé 24 octobre 1914 – Journée assez calme. 50 obus environ tombent sur le village. 25 octobre 1914 – Violent bombardement toute la journée. On a compté dans une heure 70 obus. Aucun blessé dans le régiment. Un sapeur du génie blessé. 27 octobre 1914 – Le régiment, reçoit d’un aéroplane de la 9 ème escadrille survolant Manonville, un bouquet auquel était attaché une oriflamme tricolore sur laquelle était inscrite une adresse de remerciements au 367 pour le secours porté aux aviateurs Reymond et Clamadieu. Le bouquet a été déposé sur la tombe du Cdt Pidaut à Noviant, en souvenir de cet officier et des braves morts pour la patrie. L’oriflamme a été envoyé au dépôt à Toul, caserne Gouvion Saint Cyr pour être conservé à la salle d’honneur.
|