Après avoir fait ses preuves pendant la « bataille de la Marne », l’aviation continue ses services pendant la « Course à la mer » puis lors de la stabilisation du front.
· Les missions précédentes de l’aviation —observation, réglage de tir, bombardement— sont en passe de changer.
Si le front Ouest reste mouvant jusqu’à la fin de l’année 1914, le front Est est stabilisé, et le Centre est en passe de l’être, même si le haut commandement y cherche toujours une percée désormais inaccessible.
On s’achemine donc vers une guerre de position ou la connaissance détaillée du front proche l’emporte sur les reconnaissances plus lointaines. Les reconnaissances avec photographie font leur apparition.
Par ailleurs les réglages d’artillerie se font de plus en plus précis, et permettent d’économiser des munitions qui commencent à manquer. L’expérimentation puis l’adaptation de la TSF pour les communications avec l’artillerie y contribue.
L’affectation d’escadrille ou de portion d’escadrille aux Corps d’Armée stabilise une relation fonctionnelle qui prélude les relations organiques des années futures.
La « chasse » des avions ennemis est encore principalement assurée par la DCA, mais les duels aériens ne sont plus rares, à tel point que la première victoire officielle est homologuée le 5 octobre 1914.
Cependant les avions ne sont plus en état de rendre les services que l’on serait en droit d’attendre. Et la maintenance laisse à désirer.
Une réorganisation avec simplification de l’aviation est nécessaire.
Cinq types d’avions viendront remplacer les vingt modèles de l’entrée en guerre, mais le programme d’octobre ne sera pas totalement exécuté par suite des retards de fabrication des avions choisis : Voisin, Maurice Farman, type 1914, Morane Saulnier, type parasol, Caudron, Blériot, type vision totale.
La décision de créer le Premier Groupe de Bombardement (novembre) marque la volonté du QGQ de disposer d’une aviation « réservée » spécialisée pour des actions au-delà des lignes de front. Cependant il ne sera vraiment opérationnel qu’au mois de février 1915.
La reprise, enfin, des expériences de « tir vers l’avant » montre qu’un tournant encore timide s’effectue vers une spécialisation des escadrilles.
L’aviation reste cependant un « service » sans autonomie.
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