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LGA

Sevin, Xavier de.

Né le : 10 mars 1894 à Toulouse (31).

Mort le : 7 novembre 1963 à Argent sur Sauldre (18).

Profession avant la mobilisation : militaire, (St-Cyr).

Passé à l'aviation le : 15 juillet 1915.

Brevet militaire le : 19 octobre 1915.

Parcours : 14e et 96e infanterie, 19e chasseurs.

Affectations : N 12, SPA 26.

12 victoires, 13 combats non homologués.


Joseph Marie Xavier de Sevin naît le 10 mars 1894 à Toulouse, dans une famille d’aristocrates fortunés comprenant de nombreux militaires où son père vit de ses rentes. Le jeune homme grandit avec son frère et sa sœur cadets entre la ville de Toulouse et le château familial de Marmande. Il bénéficie d’une éducation soignée se concluant par l’obtention du baccalauréat ès-sciences au terme duquel il décide, pour suivre une certaine tradition familiale, de tenter le concours d’entrée à l’école de St-Cyr qu’il réussit au mois de juin 1914. Il n’a pas commencé sa scolarité quand éclate la guerre deux mois plus tard. Bien que bénéficiant d’un sursis d’incorporation, il s’engage volontairement comme simple soldat au 14e régiment d’infanterie de Brive au mois de septembre 1914, où il combat sur le front et est rapidement promu au grade de caporal, puis sergent.

Il est toutefois rapidement récupéré par l’école de St-Cyr qui le fait passer au 96e régiment d’infanterie avec le grade de sous-lieutenant le 5 décembre 1914. Il est de nouveau muté au 19e bataillon de chasseurs le 11 mars 1915 où il est grièvement blessé le 19 avril suivant de plusieurs éclats d’obus. Evacué à l’arrière, il fait alors une demande pour passer dans l’aviation, où se trouve déjà son frère Thierry en tant qu’élève et dans laquelle il a des relations : le frère de sa mère n’est autre que le commandant de Tricornot de Rose, chef de l’aviation de la 5e armée et promoteur de l’aviation de chasse. Sans doute avec l’aide bienveillante de cet oncle il entre le 15 juillet 1915 à l’école d’aviation de Pau – mais avec un funeste signe du destin survenu trois jours plus tôt : son frère Thierry s’est tué dans un accident de vol au camp d’aviation de St-Cyr. Malgré ce drame, Xavier suit les cours avec attention et obtient son brevet de pilote militaire le 19 octobre suivant et se retrouve affecté en novembre à l’escadrille N 12 de son oncle où les as tels que Navarre et Pelletier Doisy ont obtenu les premières victoires aériennes de l’aviation française au printemps 1915. A cette époque, l’escadrille vole sur Nieuport 10 et ne tarde pas à recevoir des Nieuport 11, agiles petits monoplaces de chasse qui vont obtenir la maîtrise du ciel à Verdun où son oncle le commandant de Rose décède accidentellement le 11 mai 1916.

Xavier de Sevin ne participera pas à cette bataille car la N 12 sera une des rares escadrilles à ne pas y être affectée, restant dans la région de Reims où le jeune pilote remporte sa 1ère victoire homologuée le 11 juillet 1916. Il ne connaîtra le ciel de Verdun que lors des opérations de reconquête à la fin de l’année 1916, où, promu au grade de lieutenant, il remporte une seconde victoire le 4 mars 1917. La N 48, amalgamée avec 3 autres escadrilles pour former le GC 11, quitte Verdun le 8 avril 1917 pour participer à la bataille du Chemin des Dames où De Sevin, pilotant un SPAD décoré d’un cor de chasse et d’une rose en hommage à son oncle, remportera ses 3e et 4e victoires. Combattant ensuite dans les Flandres où il obtient deux nouveaux succès, il quitte la SPA 12 à la fin du mois de décembre 1917 pour prendre le commandement de l’escadrille SPA 26 avec le grade de capitaine, une escadrille du prestigieux GC 12 dit des Cigognes. Son tableau de chasse s’orne de quatre nouvelles pièces lors des offensives allemandes de printemps, atteignant le seuil de 10 succès le 16 mai 1918 qui lui vaut l’honneur de voir son nom figurer dans le communiqué aux armées du 24 juin 1918.

Une délicate mission lui incombe à la fin du mois d’août : la discrète prise en mains du célèbre Roland Garros, évadé d’Allemagne et qui a souhaité reprendre sa place en escadrille après une longue captivité. Le fameux pilote d’avant-guerre a des problèmes de vue qu’il cache avec des lunettes spéciales et n’est plus aussi affuté au pilotage qu’il pouvait l’être en 1915 avant sa capture. Malgré une victoire en collaboration (non homologuée) qu’il remporte avec De Sevin le 2 octobre 1918, il se fera descendre trois jours plus tard. Le capitaine Xavier de Sevin termine pour sa part la guerre avec 12 victoires homologuées et 11 non-confirmées.

Retournant à St-Cyr après l’armistice pour y poursuivre sa scolarité interrompue par la guerre, il entre à l’école d’application de la cavalerie de Saumur mais une chute de cheval lui fait comprendre que cette arme n’est plus pour lui. Il fait alors des démarches pour être affecté dans l’aviation en 1920 où il va connaître diverses affectations et commandements, se mariant en 1921 à la mairie de Quimper avec sa fiancée Mlle Blanchet de la Sablière et fondant avec elle une famille qui comportera sept enfants. Muté au Maroc en 1929 pour y diriger le 37e régiment d’aviation, il en est rapatrié moins d’un an plus tard pour des raisons sanitaires. Il devient alors notamment professeur à l’école d’application de l’aéronautique, puis chef de l’instruction à l’école de pilotage d’Istres en 1932.

Le 1er octobre 1938, il est nommé attaché de l’air en Roumanie avec le grade de colonel et occupe toujours ce poste quand éclate la seconde guerre mondiale. C’est de ce pays qu’il assiste à l’effondrement de la France. Maintenu en poste par le gouvernement de Vichy, il est d’un esprit très anti-allemand et profite de sa fonction pour observer durant l’année 1941 les concentrations de troupes et collecte des renseignements permettant de déduire l’attaque allemande contre l’URSS, renseignements qu’il transmet à Vichy mais aussi aux britanniques qui le décoreront après la guerre pour ses services rendus, ayant notamment télégraphié à quelques jours près la date de l’attaque. Les Allemands n’apprécient pas son activité d’espionnage et font pression sur les autorités roumaines et françaises pour qu’il soit expulsé du pays le 14 juillet 1941.

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Il est alors affecté par Vichy au commandement de l’école de l’air de Salon le 1er août 1941 qu’il oriente dans un sens très anti-allemand. Promu général de brigade le 15 mai 1942, il fait l’objet de plaintes de la part de la Légion des combattants pour l’esprit de résistance qu’il entretenait dans l’école de l’air.

La Contemporaine

Etat-major du GC 12. Au centre de Sevin, à sa droite Fonck puis Bozon-Verduraz.

Après l’invasion de la zone libre par les troupes du IIIe Reich, suite au débarquement allié en Afrique du Nord, il assiste impuissant à l’investissement de l’école et œuvre encore plus activement pour la résistance quand l’armée de l’Air d’armistice est dissoute par les Allemands. Nommé directeur de l’organe liquidateur de la 1ère région aérienne le 21 décembre 1942, il place certains de ses officiers dans la résistance et fournit au réseau d’Aix des renseignements militaires, collectant des informations sur les positions allemandes en Méditerranée. Il est arrêté le 23 février 1943 par la Gestapo, puis rapidement relâché.

Une maladie opportune, une arthrite, le met en position de congé de convalescence le 22 mars 1943, pour une durée de 3 mois. Il en obtient la prolongation le 22 juin 1943 pour une nouvelle durée de 3 mois, qui lui est accordée par le général Gastin – sans doute en pleine connaissance de cause par cet officier qui s’illustrera dans la résistance : le général De Sevin prépare en fait son évasion pour l’Afrique du Nord avec ses deux fils ainés, qu’il débutera le 3 août 1943 en traversant à pied les Pyrénées et finira le 17 octobre 1943 en gagnant l’Afrique du Nord après être passé par les prisons espagnoles.

Ses deux fils vont s’engager immédiatement dans l’armée française, tandis qu’il reprend lui-même du service dans l’armée de l’Air au côté des alliés. Toute la famille va en fait reprendre la lutte : restée en France avec ses autres enfants, Mme de Sevin fait envoyer en Afrique du Nord sa fille Béatrice et son fils Amand, encore âgé de 17 ans, puis gagne avec ses trois jeunes filles un maquis dans le Tarn qu’elle va contribuer à financer en y consacrant toute sa fortune personnelle.

Le général de Sevin est chargé par le gouvernement provisoire de l’instruction prémilitaire, puis le 22 mars 1944, il est nommé à la commission de contrôle alliée de Naples. Il y sera nommé général de division aérienne le 25 septembre 1944, peu après la libération de la France.

Alors que les combats contre l’Allemagne continuent, il a la douleur d’apprendre la mort de son fils ainé Thierry qui se tue le 12 janvier 1945 dans une école de pilotage américaine, à Dodge City. Au mois de mars 1945, atteint par la limite d’âge de son grade, il est placé en disponibilité, mais maintenu en fonctions en étant nommé chef de la section française de l’état-major interallié de contrôle en Allemagne le 8 juin 1945.

La Contemporaine

SPAD VII, escadrille 26. Le cor de chasse à la rose est l’insigne personnel de de Sevin.

Il est replacé en congé d’activité le 1er mars 1946 et retourne en France où il fait face à une situation personnelle difficile, ruiné par la guerre, sa maison pillée par les troupes allemandes. Il s’établit alors au Maroc en 1947 et revient en France fin 1962 à Brinon sur Sauldre dans le Cher. Il y décédera moins d’une année plus tard à l’âge de 69 ans le 7 novembre 1963.


1/6/16. Pilote adroit et audacieux, volontaire pour toute reconnaissance à longue portée et pour toutes les missions d'escorte dans les lignes ennemies. A attaqué à courte distance et forcé à la retraite plusieurs avions ennemis. A mitraillé à moins de 1.000 mètres d'altitude un Drachen qui a été ramené précipitamment.

1

11 juillet 1916

N 12

Avion

Monthenault

 

Pilote plein d'audace et d'entrain. A livré un grand nombre de combats dans les lignes ennemies. Le 11 juillet 1916 a attaqué à moins de vingt-cinq mètres un avion ennemi et l'a forcé à repasser les tranchées à 200 mètres d'altitude et à atterrir immédiatement après.

Pilote plein d'allant et de sang-froid ; le 15/12/1916 a été à moins de 200 mètres par un temps très défectueux reconnaître l'emplacement des réserves ennemies. Est revenu en rapportant un renseignement des plus précieux permettant d'arrêter une contre-attaque ; a pris un rassemblement important sous le feu de sa mitrailleuse, y semant le désordre.

2

4 mars 1917

N 12

Avion

Autrecourt-Verdun

Avec Sgt Marcel Noguès

19/4/17. Légion d'honneur. Brillant pilote de chasse ayant une haute conception du devoir. Toujours prêt à des missions difficiles. Blessé dans l'infanterie au début de la campagne est rentré dans l'aviation, a abattu son 2e appareil ennemi le 4 mars 1917. Déjà trois fois cité à l'ordre de l'armée.

Pilote aussi brillant dans l'attaque des avions ennemis que dans toutes les missions qui lui sont confiées. Le 12 avril a forcé un adversaire à atterrir désemparé dans ses lignes. Le 26 avril par un temps très dur a survolé à très faible altitude les troupes ennemies en les mitraillant et rapporté des renseignements précieux pour le commandement. Donne journellement à tous ses camarades, le plus bel exemple de courage, de sang-froid et d'abnégation.

3

11 mai 1917

N 12

Biplace

Vailly-sur-Aisne

Avec Cne Auger (N 3) et Sgt Waddington

 

Pilote d'une audace et d'un enthousiasme superbes. Plein d'ardeur au combat, a abattu avec un autre avion de chasse un nouvel appareil allemand le 11 mai.

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19 juin 1917

N 12

Avion

Reims

Avec S/Lts Chaput et Ortoli

Officier pilote donnant chaque jour le plus bel exemple de courage et d'entrain ; a abattu le 19 juin 1917 son 4e appareil allemand.

5

30 septembre 1917

N 12

Avion

 

Avec Adj de Dreux

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30 septembre 1917

N 12

Avion

 

Avec Adj de Dreux, Adj de la Fregolière

SPAD VII du lieutenant de Sevin orné d’un cor et d’une rose en hommage à son oncle Tricornot de Rose commandant de l’aviation à Verdun

Officier plein d'audace et de courage, ne cesse d'entrainer ses camarades à l'attaque des avions ennemis, les poursuivant très bas dans leurs lignes. Le 30 septembre 1917 a attaqué et abattu successivement deux avions ennemis, 5e et 6e avions abattus par ce pilote.

7

20 janvier 1918

SPA 26

Avion

Samogneux / Magenta

Avec MdL Fontaine et avion de l’AR 35.

Pilote, commandant l'escadrille SPA 26 : a foncé sur un groupe d'avions ennemis qui attaquaient un avion français. A contribué à abattre l'un d'eux, dégageant ainsi l'avion en péril. Sept fois cité.

8

1er avril 1918

SPA 26

Avion

Fignières (E. Montdidier)

 

9

15 mai 1918

SPA 26

Avion

Assainvillers

Avec Lt de Tascher, Adj Antoine

Pilote, commandant l'escadrille SPA 26. : officier pilote des plus remarquables. A abattu son huitième avion ennemi le 1er avril 1918, et son neuvième, le 15 mai 1918.

10

16 mai 1918

SPA 26

Albatros C

NE. Montdidier

Avec Lt Puget

11

16 août 1918

SPA 26

Biplace

Gruny

Avec MdL Dubonnet

Pilote à l'escadrille 26 : a abattu les 16 mai et 16 août 1918 ses dixième et onzième avions ennemis.

12

24 octobre 18

SPA 26

Avion

NE. Vouziers

 

 


Sevin Xavier de Sevin Xavier de

   Hay de Slade HenriEscadrille 12 ,  Hay de Slade HenriEscadrille 26

 sevin

Victoires


Xavier de Sevin mai 1918

 Hétomesnil le 8 mai 1918 (BDIC)