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Soulier, Constant. Né le : 5 septembre 1897 à Paris. Mort le : 2 juillet 1933 à Maisons-Laffitte (78). Profession avant la mobilisation : étudiant. Passé à l'aviation le : 25 septembre 1915. Brevet militaire le : 11 mars 1916. Parcours : 21e d’artillerie. Affectations : N 26, mission militaire française aux USA. 6 victoires, 8 combats non homologués. Constant Benjamin Fréderic Soulier naît à Neuilly-sur-Seine le 5 septembre 1897 dans une famille assez aisée de fonctionnaires et de hauts-fonctionnaires. Quand la guerre éclate il est à quelques semaines de son 17e anniversaire, trop jeune pour avoir effectué ses obligations militaires ainsi que pour être mobilisé. Il brûle cependant de s’engager, chose faite le 12 mars 1915. Il est alors incorporé au 21e régiment d’artillerie et le 25 septembre suivant est muté dans le service aéronautique comme élève-pilote.
Après son passage dans les écoles de pilotage, il est breveté, promu brigadier et affecté le 15 juin 1916 à la N 26 basée à Cachy, en pleine bataille de la Somme. Il ne lui faut que deux mois avant de remporter sa 1ère victoire le 24 août 1916, contre un Drachen. Il remporte deux autres victoires avant la fin de l’année 1916. Exténué, il doit être placé en maison de repos de janvier à mars 1917. Il retrouve ensuite le chemin du front en volant désormais sur SPAD, participant à la bataille du Chemin des Dames et remportant sur ce secteur ses 4e et 5e victoires les 14 et 27 mai, ce qui lui vaut l’honneur du communiqué aux armées du 1er juin 1917. La presse s’intéresse alors à ce jeune héros de 19 ans, qui remporte en outre un 6e et dernier succès en collaboration le 3 juin qui lui sera homologué bien plus tard.
Mais le jeune as est au bout du rouleau, après plusieurs mois à effectuer des missions à haute altitude. Il doit être envoyé dans une maison de repos à Arcachon de fin juin à décembre 1917, date à laquelle le gouvernement l’affecte à la mission militaire française aux Etats-Unis. Son jeune âge impressionne les journalistes américains, mais c’est là qu’il bascule dans l’alcool et la cocaïne. De retour en France, il réintègre la maison de repos d’Arcachon et y reste jusqu’en 1919, année où il a toutes les peines à s’adapter à son retour au civil. Il obtient en 1926 un emploi réservé aux militaires invalides à la compagnie des chemins de fer grâce à l’entremise de son père, mais ne peut probablement pas y travailler car il est atteint de paralysie et en vient à intenter un procès à ses parents en 1928 pour obtenir une pension alimentaire de leur part, fixée par le juge à 1800 F mensuels sur les 5000 F qu’il demandait. Il se marie durant le procès à Paris pour officialiser un mariage célébré en Angleterre, dont ses parents ont obtenu la nullité. Toujours victime de ses addictions, il décède prématurément le 2 juillet 1933 à Maisons-Laffitte, à l’âge de 36 ans.
(Coll. P Guillermin)
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