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Derode, Jean. Né le : 16 septembre 1887 à St Jacques (14). Mort le : 4 juin 1918, secteur de Marfaux (51), au combat. Profession avant la mobilisation : militaire. Passé à l'aviation à : mi 1915. Brevet militaire le : 21 novembre 1915. Parcours : 1er dragons. Affectations : N 67, N 102, SPA 99. 7 victoires, 4 combats non homologués. Emile, Marie, Jean (prénom d’usage) Derode naît le 16 septembre 1887 dans la commune de Saint-Jacques dans le Calvados, issu d’une famille de la grande bourgeoisie du Nord comprenant de nombreux notables. Son père est St-Cyrien servant comme lieutenant au 129e régiment d’infanterie de Lisieux. Le jeune garçon grandit avec ses trois sœurs ainées et ses trois frères cadets dans des villes de garnison au gré des affectations de son père. Désirant suivre la voie de son père, Jean Derode s’engage le 20 octobre 1905 comme simple soldat au 13e régiment de hussards à Dinan où il sert trois ans et obtient le grade de maréchal des logis. Arrivé au terme de son contrat en 1908, il se réengage pour deux années supplémentaires, durant lesquelles il aura cumulé pas moins de 143 jours de consigne ou de salle de police en raison de son caractère susceptible qui lui vaut de souvent répliquer vertement aux remarques de ses supérieurs ou lors de disputes avec ses collègues ou subordonnés. En 1911 il réussit le concours d’entrée de l’école des officiers de cavalerie de Saumur d’où il sort avec le grade de sous-lieutenant et sert au 14e régiment de hussards, puis au 1er régiment de Spahis en Afrique du Nord où il se trouve toujours quand éclate la guerre. Il se présente à Paris à la direction de la cavalerie du ministère de la guerre pour solliciter une affectation et se retrouve muté le 23 septembre 1914 à l’état-major du général Gillet qui commande la brigade de cavalerie de réserve du Camp Retranché de Paris, où il est nommé lieutenant le 1er octobre 1914. Le 26 janvier 1915 il découvre le front en étant muté au 1er régiment de dragons où il commande la section de mitrailleuses. Afin d’échapper aux tranchées, il se porte volontaire dans l’aviation comme de nombreux cavaliers et, après passage dans les écoles de pilotage, se retrouve affecté le 21 février 1916 à l’escadrille de chasse N 67 qui stationne à Verdun. Le lieutenant Jean Derode, officier d’active de la classe 1907, est le plus ancien en grade après le chef d’escadrille, le capitaine de Saint-Sauveur, qu’il seconde et dont il assure l’intérim lors des absences de ce dernier. S’il y apprend le commandement d’une escadrille, ses débuts en tant que pilote de chasse sont plutôt laborieux puisqu’il ne remporte aucune victoire aérienne durant cette période pourtant riche en C’est sur la Somme où a été transférée la N 67 que Jean Derode remporte son premier succès officiel le 15 novembre 1916, suivie d’une seconde le 27 décembre. En janvier 1917 il quitte la N 67 pour prendre le commandement de l’escadrille N 102, une escadrille anciennement de bombardement sur Voisin LAS qui a été transformée en escadrille de chasse sur Nieuport et qui n’a pas obtenu jusque-là d’excellents résultats. Promu capitaine, il va, par son sens du commandement, réussir à dynamiser son équipe de chasseurs en y instituant une excellente ambiance, un fait qui est reconnu par les notations de ses supérieurs (qui pointent également un caractère quelquefois susceptible…) comme les témoignages de ses pilotes, lesquels prennent pour symbole d’escadrille un soleil de 36 rayons, dit soleil de Rhodes, en référence au patronyme de leur chef. L’escadrille combat sur le Chemin des Dames au début de 1917 puis dans les Flandres à compter du mois de juillet, où elle reçoit des chasseurs SPAD et où Jean Derode remporte sa 5e victoire le 6 juillet 1917. La SPA 102 est ensuite affectée en Champagne le 15 octobre et son chef, qui a augmenté son tableau de chasse d’une pièce supplémentaire, doit la quitter le 14 mars 1918. Il reçoit en effet à cette date le commandement de la SPA 99, une unité de création récente qui est basée à Lunéville et fait partie du nouveau Groupe de Combat n°20. Les pilotes y sont en très grande majorité débutants, à la combativité toute relative qu’il a la tâche de dynamiser. Le 27 mai, il supervise l’installation de son escadrille à Villeseneux où elle va faire face aux offensives allemandes du printemps. Sous son commandement, ses pilotes remportent deux victoires le surlendemain. Peu de temps après, le 4 juin 1918, Jean Derode s’envole pour la dernière fois. Repérant un biplace ennemi isolé, il l’attaque et tue son pilote d’une rafale. L’avion tombe désemparé vers le sol… Mais le mitrailleur ennemi est toujours vivant et décide d’emmener son assaillant avec lui en lui tirant une rafale de balles incendiaires, dont deux touchent Jean Derode au ventre et à une jambe, le tuant sur le coup tandis que son SPAD s’écrase en flammes au sud-ouest de Reims.
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