|
Douchy, Gustave. Né le : 14 mai 1893 à Bondy (93). Mort le : 29 juillet 1943 à Ivato (Madagascar), accident aérien. Profession avant la mobilisation : mécanicien. Passé à l'aviation en : novembre 1913 comme mécanicien. Brevet militaire le : 20 juillet 1915. Affectations : MF 8, N 38. 9 victoires, 9 combats non homologués Gustave, Augustin Douchy naît le 14 mai 1893 à Bondy en actuelle Seine St-Denis, dans la banlieue laborieuse de la capitale où son père est charron-forgeron. Le jeune garçon quitte d’ailleurs l’école assez tôt pour devenir à son tour forgeron et aussi mécanicien, à l’époque des premières automobiles.
A l’âge de 20 ans il est incorporé dans le service aéronautique en tant que simple soldat mécanicien, étant affecté à l’escadrille MF 8 de Nancy comme mécanicien personnel du maréchal des logis Gustave Poinsard. Le soldat Gustave Douchy, souhaitant dès lors devenir lui-même pilote, intègre les écoles de pilotage au mois de mai 1915 et en ressort breveté et promu au grade de caporal, pour être affecté à l’escadrille N 38 stationnant aux alentours de la ville de Reims. La N 38 est une escadrille d’armée comportant une section de biplaces de reconnaissance ainsi que des chasseurs monoplaces. C’est d’abord sur les premiers que Douchy débute ses missions dans l’escadrille, puis passe sur les chasseurs monoplaces Nieuport 11 et 16 et obtient à leur bord sa première victoire homologuée le 25 juillet 1916, suivie d’une seconde le 23 août. Douchy, après avoir remporté quatre nouvelles victoires officielles entre le 22 janvier et le 6 avril 1917, a l’honneur du communiqué aux armées. Deux victoires durant le restant de l’année 1917 lui sont homologuées, sur les 10 qu’il revendique… Il clôt son score le 6 mars 1918 et quitte le front le 26 suivant pour être affecté à l’arrière en tant que pilote d’usine aux établissements SEA. Rapidement démobilisé après l’armistice, il reste salarié de la société SEA et s’illustre aux commandes d’appareils de la firme dans plusieurs meetings et rallyes organisés au début des années 1920, et ce jusqu’en 1926 où il devient pilote dans la société Wibault. Il quitte cette société en 1929, l’année où il se marie et fonde une famille où naissent deux filles. Il se reconvertit dans le transport civil en 1930 et devient alors un des pilotes de la société Air Orient, s’installant à Damas avec sa famille. Après un séjour en France, puis au Maroc, il revient au Levant en 1939 où il se trouve quand éclate la seconde guerre mondiale. Mobilisé comme lieutenant de réserve, il est nommé chef de la section d’avions estafettes 2/139 de Beyrouth puis est placé en affectation spéciale comme pilote à l’Irak Petroleum Compagny (IPC), propriétaire du gazoduc reliant Kirkouk à la Méditerranée. Il est démobilisé le 23 août 1940 mais reste à son poste à I’IPC. C’est dans cette position qu’il assiste à la prise des états du Levant par les troupes anglo-gaullistes en juin et juillet 1941. Suivent pour lui six mois d’attente… Puis, le 15 janvier 1942, il décide de s’engager dans les forces françaises libres en mettant ses compétences de pilote de ligne à la disposition du général De Gaulle. A 48 ans, il est le plus vieux pilote de la France Libre, qui le nomme au grade de capitaine le 17 février suivant. Décrit comme « un peu vif » quoique compétent, son âge pose problème à la hiérarchie. Le 17 juin 1942, il est muté au commandement des forces aériennes françaises libres du Proche Orient où il effectue probablement des vols de liaison. Il a quelques problèmes avec l’autorité car dès le lendemain 8 jours d’arrêts de rigueur lui sont infligés pour être parti en mission sans autorisation… Le 24 octobre 1942, il demande à être pilote convoyeur d’avions entre l’Amérique et l’Afrique, sur l’Atlantique sud. Cette demande reste sans effet mais sa candidature aux lignes aériennes de la France Libre est proposée. Le commandant Lionel de Marmier, comme lui ancien as de 14-18 (6 victoires) qui en assure la direction, refuse sa candidature le 18 décembre 1942 et déclare expressément qu’il ne souhaite pas que lui soit confié un avion moderne, sans donner plus de justificatifs. Le Lt-Col Gence, chef des FAFL au moyen orient, télégraphie au général Valin pour qu’on reconsidère ce jugement. Le capitaine Douchy est finalement affecté le 21 janvier 1943 à l’escadrille de liaison des FAFL à Madagascar où il part s’établir avec son épouse et ses deux filles. Il va y servir pendant six mois, jusqu’au 29 juillet 1943. Il décolle ce jour à 10 heures du terrain d’Ivato sur un Caudron Phalène de liaison (immatriculé F-ANKQ) emmenant pour passager le sergent Jean Robert. Les témoins voient l’appareil s’envoler normalement, puis faire un virage serré peu après, qui se transforme en vrille. L’avion s’écrase au sol en tuant ses deux occupants.
|