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Hébert, Gabriel. Né le : 3 février 1890 à Courcelles-lès-Gisors. Mort le : 7 juillet 1954 à Paris. Profession avant la mobilisation : mécanicien. Passé à l'aviation en : 1915. Brevet militaire le : 3 décembre 1915. Parcours : 9e cuirassiers. Affectation : N 95 CRP, N 62, N 506. 5 victoires. Gabriel, René, Emile, Hébert voit le jour le 3 février 1890 dans la commune de Courcelles-lès-Gisors, un petit village rural de l’Oise de la région de Beauvais où son père est forgeron. Ce dernier décède quand il est enfant et le jeune Gabriel doit dès l’âge de 18 ans s’engager dans l’armée au 1er régiment de chasseurs d’Afrique, où il sert une année au Maroc puis se retrouve en 1909 muté au 12e hussards à Gray, en Haute-Saône. Dans ce régiment sert son cousin, Célestin Sanglier qui y est brigadier et dont il est très proche. Hébert se marie avec une couturière de la ville, Marie Isabelle Ziegler, qu’il épouse en 1911 et dont il a un fils né dans l’année. Libéré de son engagement en avril 1912, il travaille tout comme son cousin dans la compagnie locale des chemins de fer comme mécanicien. Quand la guerre éclate, il est un temps placé en affectation spéciale, puis finalement mobilisé en novembre 1914 comme mécanicien au 1er groupe d’aviation, d’où il est affecté à l’escadrille MS 37 comme simple soldat. Suivant l’exemple de son cousin qui gagne les écoles de pilotage, il fait de même et obtient son brevet militaire (n°2039) le 3 décembre 1915, puis se retrouve affecté à l’escadrille N 95 du Camp Retranché de Paris à la fin du mois de mai 1916. Il n’y reste que trois semaines car muté à la N 62 à Cachy le 16 juin 1916 où il retrouve son cousin Célestin Sanglier. Hébert est affecté au pilotage des biplaces Sopwith 1A2 utilisés pour les reconnaissances stratégiques. Il s’y distingue en compagnie du Lt Borzecki en observateur, avec lequel il remporte deux victoires homologuées les 23 novembre 1916 et 10 février 1917, une période où son cousin devient un pilote de chasse confirmé avec 4 victoires homologuées et 7 probables. Hébert part ensuite pour le front d’orient pour une raison mystérieuse : peu de volontaires s’y pressent et on y affecte volontiers les indésirables. Il débarque dans le port de Salonique le 30 avril 1917 et c’est sans doute dans cette ville qu’il apprend le décès de son cousin Célestin tombé au combat le 10 mai. Il part ensuite à l’escadrille 506 le 18 mai
1917, stationnée dans les montagnes près de Florina. Il est considéré comme un as et on lui confie un des précieux SPAD du parc. Il impressionne par sa connaissance technique et, le 20 juillet 1917, revendique une victoire dont l’épave ne peut être localisée et n’est pas homologuée. Il a plus de chance le 21 août suivant en abattant un biplace dans les lignes françaises ; cette victoire, sa 3e lui est homologuée et lui vaut la Légion d’honneur. C’est alors que commencent ses ennuis. En novembre 1917, il rencontre une certaine Pauline, prostituée française officiant à Florina dont il devient l’amant… et le souteneur ! Le commandant Denain n’approuve pas cette liaison et le mute alors à l’escadrille 507 basée à Salonique à la fin du mois de décembre 1917. Il y réalise le 27 janvier 1918 en compagnie du lieutenant Nast, chef de la 507, une interception d’un DFW venu photographier Salonique. Les deux hommes sur SPAD parviennent à approcher l’avion ennemi et Hébert lui tire 200 cartouches. Le DFW s’enfuit néanmoins vers l’est, où il est tiré par un Nieuport 27 britannique et finit par s’écraser dans les lignes allemandes près d’Angista, étant détruit par un bombardement aérien britannique. L’homologation de la victoire est plutôt longue… Denain l’attribue tardivement à Nast, qui reçoit une citation à l’ordre de l’armée le 2 novembre 1918, gommant la participation d’Hébert. Car ce dernier est de nouveau dans le collimateur de Denain, qui a appris qu’il a fait venir Pauline à Salonique où elle travaille sous la surveillance de son amant (ou souteneur) qui n’hésite pas à emprunter une voiture de l’escadrille pour aller la rejoindre en ville pendant la nuit. Denain lui inflige à ce titre 15 jours d’arrêts et obtient sa mutation disciplinaire le 22 février 1918 au 140e régiment d’infanterie, où il ne reste que peu de temps car l’aviation d’orient est chroniquement en pénurie de pilotes. Renvoyé à l’escadrille 506 à Florina, Hébert y remporte le 23 juin 1918 une nouvelle victoire en collaboration avec trois équipiers (dont Dieudonné Costes) à l’est de Gradesnica, reconnue certaine par les autorités d’orient car confirmée par observatoire terrestre. Il est ensuite muté le 25 juillet 1918 à l’escadrille 531 dans la vallée du Vardar où il effectue des vols de reconnais-sance sur Sopwith jusqu’au 10 août.
Renvoyé en France, il termine la guerre comme
convoyeur et est démobilisé en janvier 1919. Le retour à la vie civile est compliqué : s’il reprend un em-ploi de mécani-cien, les retrou-vailles avec son épouse sont orageuses et il divorce le 23 février 1922… Pour se remarier avec elle le 21 mars 1946 à Paris. Décédé dans la capitale le 7 juillet 1954 à l’âge de 64 ans, il est le seul as de la première guerre mondiale à s’être vu refuser l’homologation de victoires pour des raisons disciplinaires.
Hébert, Gabriel René Emile. Sergent (réserve) pilote à l'escadrille N 62, mle 554 : pilote remarquable par son audace, son sang-froid et son habileté. Déjà cité à l'ordre. Le 22 octobre, étant seul, en reconnaissance à 40 kilomètres à l'intérieur des lignes allemandes, a livré combat à dix avions ennemis, en a obligé un à atterrir désemparé, a dispersé les autres, est rentré avec un appareil criblé de balles. Le 23 novembre, attaqué par huit avions, a abattu l'un d'eux et est rentré porteur de documents précieux.
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