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Hay de Slade, Henri. Né le : 29 mai 1893 à Brest (29). Mort le : 3 novembre 1979 à Derval (44). Profession avant la mobilisation : militaire, St-Cyrien. Passé à l'aviation le : 19 mai 1916. Brevet militaire le : 6 août 1916. Parcours : 20e chasseurs à cheval, 14e hussards. Affectations : N 86, SPA 159. Pilote. 19 victoires, 3 combats non homologués.
Henri, Joseph, Marie, Hay de Slade nait le 29 mai 1893 à Brest dans une vieille famille de la noblesse bretonne. Son père, le comte Henri Marie Hay de Slade, est un lieutenant de vaisseau souvent parti pour des missions loin de chez lui. La famille s’installe à Tours et le jeune Henri fréquente le lycée. Le décès prématuré de son père l’empêche de s’engager dans la marine. Souhaitant cependant mener une carrière militaire, il opte pour l’école de St Cyr à laquelle il est admis le 23 septembre 1913, après avoir obtenu un baccalauréat ès sciences.
A la déclaration de guerre Henri Hay de Slade, est affecté comme simple soldat au 20e régiment de chasseur à cheval qu’il rejoint le 8 septembre 1914, un régiment engagé dans les Flandres et entièrement capturé par l’ennemi à Lille à l’exception d’un peloton dont Hay de Slade fait partie. Finalement nommé aspirant le 1er janvier 1915 puis sous-lieutenant trois mois plus tard, il est muté au 14e régiment de hussards mais la guerre des tranchées a vite fait de le rebuter et il se porte volontaire pour l’aviation. Il entre en école de pilotage en mai 1916 et en ressort en décembre suivant, affecté à l’escadrille de chasse N 80. Amalgamée dans le GC 14 du commandant de Marancour, elle participe à la bataille du Chemin des Dames en avril 1917 et Hay de Slade y réalise de nombreuses missions, frôlant les obus tombant sur le champ de bataille. Le 16 avril 1917, en pleine bataille, il est muté à la N 86, une autre escadrille du GC 14, où il ouvre son tableau de chasse en
descendant un biplace ennemi le 20 mai 1917, suivi d’un Drachen neuf jours plus tard. Meilleur pilote de son unité, il capote néanmoins dans une acrobatie à basse altitude pour épater la galerie. Promu lieutenant, il termine l’année avec 5 victoires. Il verra son nom cité au communiqué après 5 nouvelles victoires au mois de juin 1918 lors de l’offensive allemande. Il remporte une 11e victoire le 21 juillet 1918 contre un Fokker D.VII et est nommé au commandement de l’escadrille SPA 159. Un poste difficile : l’escadrille a été décimée face à la chasse allemande et les pilotes sont complètement démoralisés. Hay de Slade va dynamiser ses compagnons en marquant son SPAD XIII de bandes horizontales rouges pour être reconnu par eux. Sous sa direction l’unité limite ses pertes même si la plupart des victoires obtenues (8 sur 11) sont de son fait, portant son score personnel à 19. Il termine la guerre avec le grade de capitaine. Restant dans son escadrille jusqu’à sa dissolution en avril 1919, il part terminer sa formation à St-Cyr dont il est le porte-drapeau en tant qu’officier le plus décoré. Il repart ensuite dans l’aviation à Tours, puis à Thionville à la fin de l’année. Muté en 1923 en Alsace au 1er régiment de chasse dont il prend le commandement du 1er groupe, il met un terme à sa carrière militaire en 1926 quand il hérite du château familial de la Garrelave sur la commune de Derval au nord de Nantes. Il se consacre alors à la gestion de son domaine, et, après s’être marié en 1927, milite dans le syndicalisme agricole avant de devenir maire de sa commune en 1935. Il reste actif dans l’aviation en fondant en 1936 une petite usine de construction de planeurs à Issy-les-Moulineaux. Mobilisé en affectation spéciale durant la seconde guerre mondiale, il est chargé de mettre en place à Nevers une usine de production de Morane 230 d’entraînement. Après l’armistice, il est maintenu maire de Derval par le gouvernement de Vichy. Sans doute maréchaliste convaincu au début de l’occupation, il accepte d’être nommé par le maréchal Pétain président de la Légion des combattants pour le département de la Loire-Inférieure. Mais la dureté des conditions d’occupation le fait se détacher du régime et il ne met pas de zèle particulier à appliquer les consignes, tout particulièrement le STO. Quand vient la libération il est écarté de la mairie par les autorités mais dès les premières élections la population va l’y remettre, pour une durée totale de 39 ans. C'est à Derval même qu'il s'éteint, le 3 novembre 1979.
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