|
Lamberterie Alberic Jean de
Né le: 8 octobre 1885 Mort le: 27 juillet 1917 Profession avant la mobilisation: Officier Passé à l'aviation le: septembre 1915 Brevet militaire le: 7 août 1916 Parcours: Affectations: N68, C9 Pilote
N 68 C 9

Albéric de LAMBERTERIE 23 JUILLET 1917.
Albérie de Lamberterie du Gros fut ce qu'on appelle, en argot collégien, un brave type. Un peu chahuteur, mais franc et loyal, ouvert et généreux, capable de commettre des fautes, capable aussi de les reconnaître et de les réparer, capable, surtout de choses que ne feraient pas des gens- qui ne font pas de fautes. Un de ceux qui font dire, comme autrefois le petit Berryer : « Je pardonne a votre tête a cause de votre coeur,. » Demeurer en place lui était très pénible, impossible. C'est pourquoi, il avait, de temps en temps, besoin de changer d'air et de... collège.
Il débuta à Saint-Joseph, quand il était tout gosse. Il y vintt à cinq ans et était même pensionnaire. Il était né le 8 octobre 1885. Il fit chez nous toute une série de dixièmes et de neuvièmes (1890-1894). Il s'en fut continuer au Petit Séminaire de Brive, où l'attirait, au surplus, un. de ses parents qui y était un professeur de renom. Retour chez nous pour la cinquième et la quatrième (1896-1898). Nouvelle absence. Il revint à Saint-Joseph faire sa rhétorique (1901-1902) et finit ailleurs ses classes.
Puis, il s'engagea et prépara Saumur, où il ne manqua pas d'être reçu. Le voilà sous-lieutenant au 20° dragons, à Libourne. Il était fait pour être soldat, il était soldat dans l'âme. Comme l'âge l'avait calmé et avait encore développé le caractère résolu, qui était en son fond naturel, il devait réussir parfaitement. C'est la guerre et une mort prématurée qui vont, à la fois, illustrer et arrêter une carrière si pleine de promesses.
Il avait le pressentiment qu'il y resterait. Dès les premiers jours, il écrivait : « Cette guerre est très meurtrière. Beaucoup n'en reviendront pas ; moi-même probablement. Mais peu importe, puisque le résultat sera bon. » Pour aider ce résultat, si patriotiquement et si ardemment souhaité, il ne s'épargna pas. Il s'y donna sans compter et se couvrit de gloire ; mais, comme il l'avait annoncé, en y laissant la peau. Il est vrai qu'il n'y avait rien à regretter, puisque le résultat était bon.
Parti comme sous-lieutenant au 8° cuirassiers de Tours, toute son histoire guerrière tient dans la magnifique suite des citations qui lui méritèrent Aute la croix de guerre, et, à la fin, la croix de la Légion d'honneur, en même temps qu'il était, depuis des mois, proposé pour capitaine.. La première citation est du 24 août 1914 :: « Lieutenant au 4° escadron ; belle tenue au feu, au combat a pied, du 20 août, devant Neufchâteau (Belgique) ; sous un feu violent d'artillerie et d'infanterie, a ramené avec le plus grand ordre. son peloton, jusqu'aux chevaux de main. » La deuxième est du 4 septembre suivant : « Chargé, le 30 août, de conduire la pointe d'avant-garde du régiment au contact immédiat de l'ennemi, s'est acquitté de sa tâche avec décision et intelligence, et, par les renseignements qu'il a donnés, a permis au régiment d'éviter des pertes. » Il passe plus tard (avril 1916), d'abord comme observateur, puis comme pilote, dans l'aviation, qui naturellement le tentait. C'est là qu'il obtint cette troisième citation (4 juillet 1917) : « Pilote d'une joyeuse bravoure; a combattu les 25 janvier, 11 février, 9 mars, 14 et 29 avril 1917, pour assurer ses missions de corps d'armée ; n'a pu y parvenir que grâce à son habileté et à son sang-froid, rentrant, les 11 février et 9 mars, avec son appareil criblé de balles. » La dernière est d'après sa mort, survenue dans un malheureux accident, une chute épouvantable à Troyes : « Officier très courageux et dévoué. Affecté, sur sa demande, dans l'aviation, a fait preuve de grandes qualités comme pilote. Tombé pour la France le 23 juillet 1917. »
C'était bien, en effet, pour la France qu'il tombait, l'intrépide aviateur, le vaillant soldat. Il ne verrait pas le « bon résultat » qu'il avait prévu. Mais, il y aurait, pour sa part, puissamment aidé, jusqu'à la mort.. -
Collège Saint-Joseph. Périgueux. Le Livre d'or de la Grande Guerre. Préface de M. Georges Soyau, de l'Académie française - Impr. Cassard (Périgueux) - 1923
|
|