Création des escadrilles :

La grande inovation de 1912, c'est la création de l'escadrille.

Le 29 mars est votée la loi portant sur la création et l'organisation de l'aéronautique militaire, les décrets d'application paraissant au J.O. des 22 et 24 août.
 
Désormais, les équipages et les avions sont répartis en unités constituées prenant le nom d'escadrilles.
Celles-ci sont dotées, outre leur personnel navigant, d'un personnel non navigant, mécanicien, conducteurs, voiliers, menuisiers, spécialiste ou non chargés de l'entretien général.

Elles recoivent un matériel roulant complet (camion, voitures, remorques), leur permettant de se déplacer par route, avec tout leur personnel et tout leur matériel, y compris les hangars démontables pour avions (Bessonneaux). Elles dépendent d'un parc d'armée pour leur ravitaillement et les réparations importantes qui ne nécesitent pas le renvoi en usine.
A cette époque, l'escadrille comprend 5 ou 6 appareils.  
Elle est placée sous les ordres d'un capitaine qui prend le titre de chef d'escadrille. Celui-ci commande l'échelon volant et l'échelon roulant. 
 
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Représentation des escadrilles de la Place Forte de Belfort

Fin 1912, l'aéronautique militaire s'articule en 7 compagnies et 10 sections aéronautiques réparties en 3 groupes :
- 1er Groupe (Versailles) : Centres de St-Cyr, d'Etampes, de Douai.
- 2eme Groupe (Reims) : Centres de Reims, Chalons, Toul, Epinal, Verdun , Belfort.
- 3eme Groupe (Lyon) : Centres de Lyon, Avord, Pau.

(Journal Officiel du 28 août 1912).

Les textes d'application de la loi du 29/3/1912 ne semblent pas donner de liste exacte des centres (qui sont des groupements d'unités, pas des lieux), mais ils décrivent l'organisation des groupes:
1er groupe d'aviation de Versailles:
"Portions centrales": 2 compagnies d'aérostation, 1 compagnie d'aviation.
"Fractions détachées": 3 sections1 d'aéronautique à Versailles (Saint Cyr), Chalais-Meudon, Douai et Étampes.
Dépôts et ateliers sur les territoires du gouvernement militaire de Paris, des 1er CA, 2e CA, 3e CA, 4e CA, 5e CA, 9e CA, 10e CA, 11e CA, et au Maroc et en Tunisie.
(1) L'une d'elles est affectée au service des établissements spéciaux. Il en reste deux pour les trois sites "navigants", en comptant Versailles pour Saint Cyr.
2e groupe d'aviation de Reims:
"Portions centrales": 2 compagnies d'aérostation, 1 compagnie d'aviation.
"Fractions détachées": 5 sections d'aéronautique au camp de Châlons (Mourmelon), Verdun, Toul, Épinal et Belfort.
Dépôts et ateliers sur les territoires des 6e CA, 7e CA et 20e CA1.
(1) Ambérieu dépend de Lyon (3e groupe).
3e groupe d'aviation de Lyon:
"Portions centrales": 1 compagnie d'aviation.
"Fractions détachées": 2 sections d'aéronautique au camp d'Avord et à Pau.
Dépôts et ateliers sur les territoires des 8e CA, 12e CA, 13e CA, 14e CA, 15e CA, 16e CA, 17e CA, 18e CA, 19e CA, 20e CA et à Ambérieu.

(Remerciements à Pierre-François Mary pour ses corrections)

Les textes de 7-8/1912 précisent que l'escadrille est initialement prévue pour être une unité pour la manœuvre et la mobilisation, tandis que les section rassemblent toutes les troupes de l'aéronautique détachées dans un même centre. Il y a bien cohabitation des sections et des escadrilles, au moins au début: il serait intéressant de savoir combien de temps dure cette dualité. A noter qu'on ne trouve pas de section pour les centres des villes abritant l'EM d'un groupe, les troupes étant fournies par la compagnie affectée à ce groupe.