|
Noguès, Marcel. Né le : 24 janvier 1895 à Paris. Mort le : 5 octobre 1919 à Paris, accident sportif. Profession avant la mobilisation : étudiant. Passé à l'aviation le : 24 janvier 1916. Brevet militaire le : 20 mai 1916. Parcours : 6e d’artillerie, 5e et 107e d’artillerie lourde. Affectations : GDE, N 12, SPA 57, SPA 172. 13 victoires, 3 combats non homologués. Marcel Noguès nait le 24 janvier 1895 à Paris dans une famille bourgeoise où son père est professeur de mathématique au Prytanée de La Flèche, puis au prestigieux lycée parisien Janson de Sailly où est scolarisé le jeune Marcel. Ce dernier ne donne que des satisfactions à son père et obtient d’excellents résultats scolaires, et montre de plus d’excellentes dispositions pour le sport en remportant des compétitions d’athlétisme de son lycée. En 1911, en vacances à Saint Malo, il se passionne également pour l’aviation en voyant évoluer le célèbre Roland Garros qu’il peut prendre en photo. A 18 ans, le jeune homme d’1m80 obtient son baccalauréat en sciences avec mention mais échoue au concours d’entrée de Polytechnique, qu’il prépare à nouveau quand survient la guerre. Dès la déclaration, il décide de s’engager dans l’armée pour la durée de la guerre alors qu’il n’a pas encore effectué son service militaire. Alors qu’il rêve d’en découdre dans l’infanterie son père le persuade de s’engager dans l’artillerie, l’arme des polytechniciens. Le jeune homme se retrouve donc simple soldat au 6e régiment d’artillerie de Valence en septembre 1914 et renonce à intégrer un peloton d’élèves-officiers pour hâter son départ au front. Nommé brigadier en raison de son instruction, son départ est contrarié par une maladie mais il est à la fin du mois de février 1915 en Champagne avec le 5e régiment d’artillerie lourde dans une batterie de 105. Son régiment sert en Artois, puis revient en Champagne pour la bataille du même nom au mois de septembre 1915. Le brigadier Noguès, promu maréchal des logis en octobre, s’est pour sa part porté volontaire pour l’aviation et part en école de pilotage au mois de janvier 1916. Il en sortira breveté au mois de novembre 1916 et passera quelques semaines à faire des convoyages au Groupement des Divisions d’Entrainement, avant d’être affecté au mois de janvier 1917 à l’escadrille N 12 qui stationne à Vadelaincourt près de Verdun. Effectuant plusieurs missions sur les lignes dont des attaques au sol, il remporte sa première victoire homologuée contre un chasseur le 4 mars 1917. La N 12 migre ensuite pour Lhéry en préparation de l’attaque du Chemin des Dames et Noguès y remporte sa seconde victoire le 11 avril, à peine arrivé. Mais deux jours plus tard le 13 avril 1917 son SPAD est touché au moteur par le tir d’un Albatros D.III et il est contraint de se poser dans les lignes ennemies où il est aussitôt capturé. Il est envoyé en captivité en Allemagne en Westphalie d’où on le transfert en Bavière le 18 mai 1917. Mais alors qu’il part à pied à la gare avec un compagnon d’infortune sous la surveillance d’un soldat il fausse compagnie à son geôlier et s’évanouit dans la nature alors que des balles sifflent à ses oreilles. Il parviendra à passer à travers les patrouilles lancées à sa poursuite et à franchir la frontière germano-hollandaise dans la nuit du 21 au 22 mai 1917. Rentré en France, il est de retour à la N 12 le 13 juin 1917. Son escadrille, amalgamée avec les N 31 et N 57 dans le GC 11, est maintenant basée dans les Flandres en soutien à l’offensive britannique qui s’y prépare. Promu au grade d’adjudant, Marcel Noguès reprend ses missions et survit avec beaucoup de chance à l’explosion d’un obus de DCA à proximité de son SPAD qui le laisse en charpie. Malgré plusieurs appareils revendiqués, il lui faut attendre les offensives allemandes du printemps 1918 pour obtenir sa 3e victoire homologuée le 2 mai 1918, trois semaines après avoir été muté à l’escadrille SPA 57, une autre escadrille du GC 11. Le 17 juillet 1918, alors que se termine l’ultime offensive allemande autour de Reims, il incendie un Drachen qui constitue sa 10e victoire et qui lui donne l’honneur d’être mentionné dans le communiqué aux armées du 25. Au mois de novembre 1918, promu sous-lieutenant, il a augmenté son tableau de chasse à 13 victoires, et moins d’une semaine avant la fin des combats il est muté à l’escadrille SPA 172 de création nouvelle. Allant chercher des appareils avec des camarades au Bourget, il y est surpris par l’annonce de l’armistice. Il va fêter l’évènement en allant survoler à basse altitude les Champs-Elysées et la place de la Concorde au mépris des règlements… Revenu à son escadrille qui stationne en Lorraine libérée, il en reçoit le commandement et envisage de rester dans l’armée mais il obéit à l’injonction paternelle qui lui demande de passer le concours de Polytechnique. Il s’inscrit à un cours préparatoire militaire et effectue consciencieusement les devoirs par correspondance que lui envoie son père ; il passe l’examen d’admissibilité le 19 septembre 1919 et rentre à Paris dans l’attente des résultats. C’est là qu’il succombe le 5 octobre 1919, en participant à un match de rugby où il reçoit un coup dans la gorge. Soigné, il rentre chez ses parents en voiture et se met à étouffer au pied de l’immeuble, expirant dans la loge de la concierge. Quelques jours plus tard, les résultats du concours arrivent par la poste : il était admis 16e sur 400 places.
Mort du lieutenant Marcel Noguès. Un as de l'aviation, le lieutenant Marcel Noguès, du Racing Club de France, est mort dimanche soir, des suites d'un accident de jeu. Un déplorable accident de jeu -un simple incident, pourrions-nous dire, a été la cause de la mort d'un jeune athlète du Racing Club de France, le lieutenant Marcel Noguès. Le lieutenant Noguès participait dimanche à Colombes, dans le quinze du Racing Club de France, à un match de rugby contre le Paris Université Club. Dans les cinq premières minutes de la première mi-temps, au cours d'une mêlée, il reçut un coup de coude en plein sur le larynx. La douleur fut telle qu'il perdit connaissance, tel un boxeur mis knock-out. Des soins lui furent immédiatement donnés, et au bout de quelques minutes, il revint sur la touche assister à la fin de la partie. Après le match, il était 5h 1/2, M. Arnault, membre du R.C.F. reconduisait Marcel Noguès chez lui en automobile. Au cours du retour une crevaison de pneu occasionna un arrêt. Marcel Noguès aida M. Arnault à réparer. Comme on approchait des fortifications et que Noguès se plaignait de ressentir des douleurs à la gorge, M. Arnault insista pour le conduire chez un médecin sans pouvoir réussir. Il quitta Noguès à la porte de son domicile persuadé que l'accident de l'après-midi n'aurait aucune suite sérieuse. Lundi matin M. Arnault venant au domicile de Noguès pour prendre de ses nouvelles, apprenait avec la plus douloureuse émotion la mort de Marcel Noguès. Voici ce qui s'était passé. Rentré chez lui à 6 h 1/2, le pauvre garçon, seul dans l'appartement où ses parents n'étaient pas rentrés, se sentant plus souffrant était descendu chez sa concierge. Un docteur appelé immédiatement lui prodiguait ses soins, hélas ! en pure perte, car il rendait bientôt le dernier soupir. La cause de la mort de Noguès serait due à une embolie. L’Auto, 7 octobre 1919
|
|