Verdun 1912-1918
L'escadrille 3 à Verdun
Douaumont mai 1916
28 juillet 1916
La reconquête
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La reconquête Verdun 1917
[La préparation] [L'attaque] [Références]
Bataille offensive de Verdun: offensive sur le front Louvemont, bois d'Avocourt; prise de la cote 344, de Samogneux, de la Côte de Talou, du Mort-Homme, de Forges, de Béthincourt, de la cote 304; puis organisation et défense des positions conquises.
Le 6 juillet 1917 l'escadrille arrive à Lemmes au service du 32ème Corps d'Armée.
Elle va participer à la bataille offensive sur Verdun prévue pour le 17 août. L'offensive est prévue sur les deux rives de la Meuse, au nord de Verdun dont il s'agit de dessérer l'étreinte.
A cause des mauvaises conditions météorologiques l'attaque est reportée au 20.
Rive gauche les 13ème et 16ème Corps d'Armée ont pour objectifs principaux le Mort-Homme et la Cote 304.
Rive droite, les 15ème et 32ème Corps d'Armée doivent s'emparer de la Cote 344 et de Beaumont.
Du 6 au 16 juillet l'escadrille va procéder à des photographies sur les principaux objectifs pour fournir des informations à la fois à l'infanterie pour la préparation de l'assaut et à l'artillerie pour juger de son efficacité.
Procédant à haute altitude, elle fournit des clichés remarqués en particulier parce qu'ils mettent en évidence le bon travail de l'artillerie et ainsi remontent le moral de l'infanterie.
Beaumont, 13 juillet
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Bois de Beaumont, 13 juillet
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Beaumont, Tranchée Orsowa, 13 juillet
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Bois de Neuville, 13 juillet
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Les Fosses, 13 juillet
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Ravin de la Charbonnière, 13 juillet |
La Vawrille, 13 juillet
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Ravin d'Hamide.13 juillet
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Une deuxième campagne de photographies est effectuée après les mauvais jours du 11 au 16 août qui empèchent le travail aéronautique non seulement de photographie, mais également de réglage d'artillerie et d'artillerie lourde.
Le travail intensif de l'artillerie commence le 13 août.
Ce même jour Etienne Chevillard, pilote, est bléssé sur son Dorand AR1 par des éclats d'obus de DCA.
Le lendemain à l'escadrille voisine F 13 le Caporal René Roussel, pilote et le sous-lieutenant Martin, observateur sont bléssés sur leur Caudron G4 dans un accident aérien.
Et le 18, l'escadrille 19 perd son commandant en la personne de Jean Mutel ainsi que le lieutenant Liaudet qui ne fut que bléssé . Se déplaçant pour faire rapport des activités de la journée, leur voiture fut atteinte d'un obus lors d'un stationnement dans une région près du front.
Sopwith de l'escadrille 13 au réglage de sa mitrailleuse
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En effet au service du 32ème Corps d'Armée l'escadrille 41 trouve à ses cotés les escadrilles F 13, au service du 15ème Corps d'Armée qui attaque également sur la rive droite, mais aussi sur la rive gauche les escadrilles F 50 (16ème Corps d'Armée) et F 19 (13ème Corps d'Armée).
"Les éléments aéronautiques du 13 ème Corps d'Armée étaient de 5 escadrilles et de 5 ballons. La préparation d'artillerie commencée avec l'aide de l'aéronautique le 11 août pour la contre-batterie et le 13 août pour les tirs de destructions sur les organisations ennemies, quoique gênée plusieurs jours par le mauvais temps et contrebattue très violemment d'une façon constante par les tirs ennemis à obus toxiques, avait été très efficace." (JMO 13ème CA)
Escadrille 50 Mort-Homme, Bois des Corbeaux et Bois de Forges le 12-8-1917
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Les escadrilles organiques des Corps d'Armée interviennent en coordination avec celles dépendant directement de la IIème Armée.
Aéronautique de la IIème Armée
Escadrilles de chasse: N 23, N 95
Escadrilles d'Artillerie Lourde à Grande Portée et d'Artillerie Lourde sur Voie Férrée. Escadrilles 210 (rive gauche) et 213 (rive droite)
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Groupe de combat 15 |
Groupe de combat 13 |
Groupe de Bombardement 1 |
Escadrille 81 Cantonnement Beauzée-sur-Aire du 26 juillet au 19 septembre, puis Villeneuve les Vertus jusqu'au 25 puis retour à Beauzée-sur-Aire. Escadrille 93 rattachée GC 15. Beauzée-sur-Aire dès le 26 juillet. Escadrille 37 du 25 juillet au 20 septembre Beauzée-sur-Aire. Escadrille 112 La Noblette juillet. Beauzée-sur-Aire aout septembre. Escadrille 85 Belrain. Beauzée-sur-Aire. le 29 août rejoint le GC 15. Escadrille 27 juillet au 28 août Beauzée-sur-Aire. Belrain jusqu'au 30 septembre. |
Au Groupe de combat 15 a été adjoint le Groupe de combat 13 par décision du 5 août. SPA 124 "Escadrille Lafayette", 11/8/17-28/9/17 Senard en Argonne N 67 : N 84 : Senard en Argonne, jusqu'au 29/9/17 N 15 : Senard en Argonne SPA 65: Senard en Argonne
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VB 110 : Senard en Argonne (bombardement de nuit) SOP 66: Senard en Argonne (bombardement de jour) SOP 111 : Senard en Argonne (bombardement de jour) F 114 : Senard en Argonne,
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Missions photographiques de l'escadrille 41 du 17 au 19 août.
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La Cote. 17 août |
Les Fosses. 17 août
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Le Chaume. 17 août |
Ravin de Vacherauville. 17 août |
Louvemont. 17 août |
Tranchée du Chevalet. 17 août |
Wavrille. 17 août |
Vacherauville. 19 août |
4 Chemins. 19 août |
Personnel de l'escadrille 41
Marquer capitaine pilote De Laitre capitaine pilote Lafont capitaine pilote Barthelemy Capitaine Brulé Capitaine pilote Adjoint du Commandement du secteur aéronautique. Vient de l'Etat-Major IV ème armée le 29 juillet Fillon lieutenant observateur De Manancourt lieutenant observateur Tartes lieutenant observateur Armand lieutenant observateur Giraud lieutenant observateur Dillard lieutenant observateur Cabrol lieutenant observateur Poivuilliers lieutenant observateur Pierguet lieutenant Mulard lieutenant stagiaire du 102 Lefrançois lieutenant observateur Houdaille lieutenant observateur 32è DI en subs Chales sous-lieutenant observateur Genin sous-lieutenant observateur Cousin sous-lieutenant observateur Cabon sous-lieutenant observateur Pillot sous-lieutenant observateur Deflez sous-lieutenant observateur Valentin sous-lieutenant observateur Blanc sous-lieutenant observateur Lang sous-lieutenant observateur Longuet sous-lieutenant observateur Manheimer sous-lieutenant observateur Bomugal sous-lieutenant observateur Broca sous-lieutenant observateur Moreau adjudant Gros sergent pilote Hourdouille sergent pilote Rodier sergent pilote Croce-Spinelli sergent pilote Barroussel sergent pilote Chappautau sergent pilote Bouvais sergent pilote Masson sergent pilote Payre caporal pilote Kissel sergent observateur Bouvet caporal fourrier mitrailleur Bouscaillou caporal mitrailleur Neveux caporal pilote Alers sergent photo Mollard caporal photo Creuse caporal pilote
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Premiers objectifs Tranchée de Grèce vers Le Chaume
Du 20 août au 8 septembre 1917
Le 20 août 1917 à 4h40 les fantassins quittent les positions de départ, assistés par des tirs de barrage de l'artillerie en avant et les avions qui mitraillent et bombardent les troupes allemandes au sol.
Dans cet exercice le sergent René Croce-Spinelli (pilote) et le sous-lieutenant Chambillie (observateur) perdent la vie. L'équipage du maréchal des logis Camille Masson (pilote) et de l'observateur sous lieutenant Jean Guénin est bléssé.
"Nous avons attaqué ce matin à 4h40 sur un front de 17.500 km sur les deux rives de la Meuse, entre les bois de Malamont et le bois de Caurières. D'après les renseignements parvenus à 10 heures, nous avons atteint dans l'ensemble tous nos objectifs qui, en certains points, en particulier dans le bois de Malancourt et au nord du Mort-Homme ont été dépassés. Nous occupons le Mort-Homme, le bois des Corbeaux sur la rive gauche (le combat continue à 304), le Tahure, la cote 344, les organisations du ravin de Neuville sur la rive droite. Les nombre des prisonniers dépasserait 1800. Nous avons maintenu au cours de la journée tous nos gains de la matinée malgré les contre-attaques de l'ennemi qui ont été particulièrement violentes dans la région du bois de Malancourt, du Mort-Homme et de la cote 304. Le chiffre des prisonniers actuellement dénombré dépasse 4'000 dont 110 officiers. Notre aviation a coopéré à l'attaque en mitraillant et bombardant à très faible altitude des rassemblements dispersant des contre-attaques en préparation. De nombreux combats aériens ont été engagés au cours de la journée. Le chiffre des avions descendus par nos escadrilles de chasse et de corps d'armée se monte jusqu'à présent à onze, plus deux autres par nos canons spéciaux. En outre trois drachens ont été abattus."
"Patrouille Lieutenant Verdier, Maréchal des Logis Paris, Maréchal des Logis Henriot, escadrille C 65 Rapports de mission. Patrouille haute 9h20 11h 20 Henriot: Attaque à 3000m un Albatros monoplace d'un groupe de 6. Lui tire une cinquantaine de balles, le boche fait un tour de vrille et pique à la verticale sur Samogneux. 10h 30 pique sur un monoplace qui attaquait le lieutenant Verdier. 2 balles. Enrayage. Verdier-Fauvety: avec Paris et Henriot. 10h pique sur un monoplace d'un groupe de 6 tire 2 balles sur le boche qui pique à la verticale dans ses lignes. Assiste au combat de Paris sur le Bois de Caures. A 10h50 descend sur 2 Albatros qui piquaient la patrouille basse à 2800m sur Manoncourt. Suis attaqué par un 3ème qui me tire mal une cinquantaine de balles. Le boche attaqué à son tour par Henriot pique et passe près de moi. Le reprend, tire une dizaine de cartouche. Le boche pique à la verticale dans ses lignes. A 11h20 éclatement blanc. Essaie vainement de rattrapper 2 biplaces qui sont venus chez nous. Paris:Patrouille haute. En attaquanr un boche dans un groupe de 6 monos, je suis attaqué par un. En manoeuvrant je me mets dans sa queue. 100 balles bonnes conditions. Il tente se redresser. 50 balles. Il disparait à la verticale entre la Meuse et le Bois des Caures. Je le crois atteint. Autre combat: 200 balles contre un mono. Il rentre chez lui en piquant. Semble avoir été touché." La victoire du Maréchal des Logis Paris sera homologuée : c'est sa 4ème victoire.
Les 20, 21, 22 et 25 août, les gares de GREMILLY, ETAIN, BUZY, GRANPRE et SAINT JUVIN sont bombardées par nos avions.
Patrouille Ragaz, Vuillet, Séjourné, escadrille C 65 8h30-9h30 Protection de 3 Sopwith de la SOP 66 en mission de bombardement sur la région de Gremilly.
Le 21 août "Dans la soirée du 20 et pendant la nuit, l'ennemi a tenté plusieurs contre-attaques sur notre nouvelle première ligne, en particulier dans la région du Bois d'Avocourt et au nord des Courrières. Partout elles ont été repoussées. L'aviation ennemie a bombardé cette nuit Commercy, plusieurs points de la vallée de la Meuse, en particulier l'hôpital de Monthairons et surtout la région de Souilly où le camp de rassemblement des prisonniers a été atteint et l'hopital de Vadelaincourt où plusieurs baraques ont été incendiées." (JMO)
Outre le jalonnement des fantassins l'aviation de CA fournit les photographies des différentes positions.
"Dans la journée la bataille a continué sur un grand nombre de points. Le matin à la première heure, nous nous sommes emparé de Samogneux que nous avons dépassé et du système de tranchées qui relie ce village aux organisations de 344. L'ennemi a bombardé violemment les positions conquises hier. Une contre-attaque sur la tranchée de Crochet entre le Mort-Homme et la cote 304 a été arrêté par nos feux. Dans l'après-midi nous avons continué à progresser sur la cote de l'Oie que nous occupons maintenant en entier. Réqueville est tombé entre nos mains." (JMO)
Boyau de Prague. 22 août
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Wavrille. 22 août |
Ravin de Neuville. 22 août
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Le 22 août "Sur la rive gauche de la Meuse, l'ennemi qui avait réussi dans ls soirée d'hier à reprendre pied dans la tranchée du Crochet en a été rejeté par une contre-attaque immédiate. au cours de laquelle 80 nouveaux prisonniers sont tombés entre nos mains. Dans la nuit, nos reconnaissances ont opéré des destructions aux abords du village de Forges qu'elles ont trouvé occupé par l'ennemi. L'ennemi s'est borné à bombarder par intermittence nos positions nouvellement conquises. Dans les trois tunnels de la région du Mort-Homme que nous occupons entièrement nous avons fait de nombreux prisonniers, dont un état-major complet de régiment avec le chef de corps et un officier ingénieur qui avait été chargé de leurs consructions. Nous y avons trouvé des postes de secours aménagés et des installations électriques intactes. Sur la rive droite, de violentes contre-attaques ennemies lancées sur l'ouvrage de Noiremont sur la cote 344 sont brillamment repoussées. Des attaques partielles accompagnées de jets de liquides enflammés sur nos nouvelles tranchées au nord du bois des Lauriers n'ont pas plus de succès. L'ennemei ne réussit qu'à augmenter ses pertes et laisser plusieurs prisonniers entre nos mains. Une de nos reconnaissances pénètre dans les tranchées ennemies à l'est de Vaux-les-Palameix (?), inflige des pertes à l'ennemi et ramène deux prisonniers. Une cinquantaine d'obus sont tombés sur Verdun et six sur Commercy. Dans la journée nous avons continué à nous installer sur les positions conquises à droite et à gauche de la Meuse. La lutte d'artillerie continue violante dans la région de 304."
Le 23 août
"...Sur la rive droite, une opération de détail nous a permis de réduire un ilot de résistance ennemi (ouvrage de Nassau) entre Beaumont et la Ferme Mormont. Nous y avons fait 17 prisonniers. L'artillerie ennemie a bombardé par obus toxiques nos communications et les ravines en arrière de nos premières lignes. --- Sur la rive droite la lutte d'artillerie a été très vive tout l'après-midi; nos premières lignes ont été bombardées sur tout le front nord. Les ravines de la région de Vacherauville ont été soumises à des tirs d'obus toxiques."
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Ouvrage de Nassau. 23 août |
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Le 25 août ... Sur la rive droite de la Meuse, l'action s'est bornée à des bombardements réciproques.
Le 26 août Nous avons attaqué ce matin dans la direction de Beaumont entre l'ouvrage du Mormont et le bois de Chaume. Nous avons tout d'abord pénétré dans le village et nous y avons fait de nombreux prisonniers mais vers 13h30 une contre-attaque allemande parvient à reprendre pied. A droite, nos troupes atteignaient leurs objectifs et s'y maintenaient sauf à l'extrème droite où elles reculaient légèrement par suite de la réaction ennemie. Au centre les troupes d'attaque arrêtées le matin par des mitrailleuses reprenaient au début de l'aprés-midi le mouvement en avant et atteignaient vers 13h30 tous leurs objectifs à la lisière nord du bois de Beaumont. A 17h une dernière contre-attaque allemande était arrêtée par nos feux.
Le 27 août La contre-attaque signalée le 26 au soir a permis aux allemands de reprendre pied dans Beaumont après un violent combat. Nous tenons la lisière sud du village et nous conservons tous les autres objectifs atteints par nous le 26 dans le bois de Fosse, au nord de la cote 330 et au nord du bois de Beaumont. Le chiffre des prisonniers faits dans la journée d'hier et actuellement rassemblés à l'arrière s'élève à 1'100 dont 32 officiers. Dans la journée nous nous sommes consolidés sur notre nouvelle position atteinte au sud de Beaumont et jalonnée par les tranchées Karl et de Beaumont, les lisières sud-est de Beaumont où le combat à la grenade s'est poursuivi toute la journée.
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Beaumont 25 août
Tranchée Karl. 23 août
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Le 3 septembre L'aviation allemande a lancé de nombreuses bombes vers Verdun Lemmes Souilly et villages environnants, mitraillant les routes et causant de gros dégats matériels. La matinée a été relativement calme. Dans l'après-midi grande activité d'artillerie et d'aviation dans les secteurs d'Avocourt, de 344 et surtout du Mort-Homme.
Le 4 septembre La nuit a ét marquée par une grande activité réciproque de l'artillerie et de l'aviation. Nos escadrilles de bombardement ont bombardé le château de Charmoy, la gare de Dun, Romagne, Rémoiville. De son côté, l'ennemi a violemment bombardé par obus toxiques et de gros calibres sur voies de communication arrière; ses avions d'autre part ont bombardé nos Q.G., jetant des bombes sur Rarrusant, Récicourt, Rampont, ainsi que sur Dombasle, Ancemont, Rattentout.
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Tranchée de la mosquée, 1er septembre 1917 |
Le 8 septembre Nous avons pénétré le 7 septembre soir dans la tranchée de Trêves que nous avons nettoyé d'ennemis; mais à la suite d'une violente contre-attaque ennemie nous avons dû l'évacuer ce matin. Sur la rive gauche de la Meuse grande activité de patrouille particulièrement le long du ruisseau de Forges. A l'ouest de Béthincourt, les allemands ont attaqué un poste à l'emplacement de l'ancien ouvrage d'Alsace; ils ont momentanément pénétré dans la tranchée, dont ils ont été chassés par une contre-attaque. Dans la région d'Avocourt, rencontres de patrouilles; 4 allemands tués et 1 grièvement bléssé sont restés dans nos lignes; nous avons 1 disparu. Dans la matinée du 8, nous avons réussi sur la rive droite de la Meuse, sur un front de 2 k 500 une opération destinée à assurer la couverture des positions conquises dans les journées du 20 et du 26. Le bois de Fosses dont nous ne tenions encore qu'une partie est tombé entièrement entre nos mains. Plus à l'Est, nous avons enlevé à l'ennemi la Crête des Caurières, d'où ses observatoires lui donnaient des vues dans nos lignes. Notre nouvelle ligne est jalonnée de l'Est à l'Ouest par: 4837, Tranchées Bochemar, du Turkestan, d'Arménie, boyau allant de l'Observatoire à 3746, Tranchées des Renards, de Lohengrin, de 3350 à 3050, Tranchées du Delta, intersection du boyau du Thibet et de la tranchée de Mésopotamie.
Le 9 septembre La soirée du 8 et la nuit du 8 au 9 ont été marqués par de violentes actions d'artillerie et des contre-attaques locales de l'ennemi sur les positions conquises par nous sur la rive droite de la Meuse dans la journée du 8. A la suite d'alternatives diverses d'avance et de recul, notre front maintenu dans son ensemble est jalonné depuis l'origine dun ravin de la Charbonnière, par les points 2252 et 2550 de la tranchée de Lohengrin entre la route d'Ornes et le boyau de Coucy, les points 3350, 3648, le point 3846 sur le chemin creux d'Ornes, les tranchées des 4 chemins, du Turkestan, de Bagdad, de Vercingetorix et du Verger.
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Bochemar, 1er septembre 1917
Caurières, 1er septembre
Tranchée des 4 chemins, 19 août 1917
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Revue des troupes. Souilly, 17 septembre 1917
L'escadrille 66 quitte Sénard le 17 septembre.
Escadrille C 65 Le 18 septembre, le Lieutenant Séjourné, l’Adjudant Camplan et le Sergent Le Boucher décollent à 9h 30 mais doivent faire demi-tour presque aussitôt en raison d'un épaisse brume. A 10h 20, le Capitaine Lamy décolle pour aller tester le temps sur la région de Verdun. Il faut attendre l'après-midi pour que la brume se disperse et, à 15h 30, le Capitaine Lamy, L’Adjudant Borde, le Maréchal des Logis Allez et le Maréchal des Logis Henriot prennent l'air pour une patrouille haute sur la zone est. Ils remarquent une forte activité ennemie sur les lignes. A 17h 10, au dessus de Forges, deux biplaces sont repérés et attaqués à plusieurs reprises par L’Adjudant Borde et le Maréchal des Logis Henriot pendant que le Capitaine Lamy et la Maréchal des Logis Allez voient tomber en flammes un avion allemand poursuivi par un Spad d'une autre escadrille.
Le lendemain, la météo est meilleure et, à 7h 30, quatre avions (Adjudant Borde, Maréchal des Logis Henriot, Adjudant Camplan et Caporal Grillot) décollent pour une patrouille haute sur la zone ouest. Ils rentrent deux heures plus tard sans avoir rien à signaler. Puis, à 10h, le Capitaine Lamy, le Maréchal des Logis Allez et le Sergent Le Boucher décollent pour une patrouille de protection d'un bimoteur Letord en mission photographique dans le secteur bois de Forges/Béthincourt. Le Lieutenant Séjourné n'a pu décoller avec eux, ayant des ratés de moteur. Dix minutes plus tard, le Maréchal des Logis Paris prend l'air pour rattraper la patrouille. Dans la matinée, le Lieutenant Séjourné effectue deux brefs vols d'essai au dessus de Sénard pour la mise au point de son moteur puis la patrouille rentre à midi.
La seule activité de la N65 pour le 20 septembre est une sortie d'une demi-heure pour exercices de tir conduite par le Capitaine Lamy, avec l’Adjudant Borde et l’Adjudant Camplan.
Le 21, une patrouille de quatre avions (Adjudant Borde, Adjudant Camplan, Sergent Le Boucher et Caporal Grillot) tente de décoller malgré de gros nuages à 8h 45 mais doit renoncer à voler dans ces conditions et revient au terrain presque aussitôt. La météo est meilleure l'après-midi et les quatre avions prévus (Capitaine Lamy, Maréchal des Logis Paris, Maréchal des Logis Henriot et Maréchal des Logis Allez) décollent à 15h 50, renforcés par l’Adjudant Camplan et le Sergent Le Boucher. C'est une patrouille haute (altitude entre 4 500 et 5 000 mètres) sur la zone ouest. Deux biplaces ennemis sont attaqués à deux reprises mais se retirent vite dans leurs lignes à l'approche de la patrouille, qui rentre sans combat à 17h 40.
Dans la journée, deux pilotes de relève sont arrivés à la 65 : L’Adjudant Henri Brémond qui sera évacué malade quelques jours plus tard et ne reviendra pas, ainsi que le Caporal René Lelâche, un jeune pilote manquant d'entraînement. De plus, le lieutenant Louis Séjourné est rentré de convalescence.
Le 22 septembre, à 7h 30, une patrouille haute (Capitaine Vuillet, Maréchal des Logis Henriot, Adjudant Camplan, Sergent Le Boucher et Caporal Grillot) décolle vers le front et rentre sans combat à 9h 20. A 10h, une autre patrouille haute (Capitaine Lamy, Adjudant Borde, Maréchal des Logis Henriot, Maréchal des Logis Allez et Sergent Le Boucher) lui succède sur le secteur ouest et trouve une aviation ennemie plus active. L’Adjudant Borde attaque à 11h 20 un biplace au dessus de Malancourt et lui tire une cinquantaine de balles dans de bonnes conditions, mais sans résultat. Au dessus du bois de Montfaucon, le Maréchal des Logis Allez attaque un biplace qui se défend énergiquement et se retire. Le Maréchal des Logis L Henriot, lui, est enrayé depuis le début de la patrouille. La patrouille rentre au terrain à midi. Enfin, à 13h 30, décolle une patrouille de protection d'avions de corps d'armée allant bombarder le fort de Souville (Capitaine Lamy, Capitaine Vuillet, Lieutenant Séjourné, Maréchal des Logis Paris et Maréchal des Logis Allez) décolle. Sur l'objectif, le Maréchal des Logis Paris se trouve engagé avec deux monoplaces qui finissent par l'abattre en flammes à 14h 40. Le retour à Sénard à 15h 15 est lugubre. Paris était à la 65 depuis dix mois et il est le deuxième pilote perdu en deux semaines.
Le 23, cinq avions (Lieutenant Séjourné, Adjudant Borde, Adjudant Camplan, Maréchal des Logis Allez et Caporal Grillot) décollent à 8h 50 pour une patrouille haute sur le secteur est mais font successivement demi-tour le Caporal Grillot, pris d'un malaise puis le Maréchal des Logis Allez avec une température moteur à 100°. Ce dernier change d'avion pour celui du Sergent Le Boucher, décolle à nouveau à 10h et rejoint la patrouille qui rentre au terrain à 10h 50 sans rien à signaler. L'après-midi, une autre patrouille (Capitaine Lamy, Lieutenant Séjourné, Adjudant Borde, Adjudant Camplan et Maréchal des Logis Allez) décolle à 15h 50 vers le secteur ouest. Quelques avions ennemis sont aperçus de loin et le Maréchal des Logis Allez attaque à trois reprises un biplace de réglage d'artillerie, mais sans résultat. La patrouille rentre au terrain à 17h 50.
Le 24 septembre, une patrouille haute de six avions (Capitaine Lamy, Lieutenant Séjourné, Adjudant Borde, Adjudant Camplan, Maréchal des Logis Henriot et Maréchal des Logis Allez) prend l'air à 10h 15 vers le secteur ouest du front. Aucun avion allemand n'est aperçu et la patrouille rentre à 12h. Dans l'après-midi, une patrouille est en alerte mais, en l'absence d'activité aérienne ennemie signalée, elle reste au sol. Le Capitaine Lamy en profite pour effectuer une brève sortie d'entraînement au vol en formation avec le Caporal Lelâche. Depuis son arrivée à la 65, ce dernier effectue chaque jour une sortie d'entraînement mais n'est pas encore mûr pour participer à des vols de guerre.
L'ordre pour le GC 13 de rejoindre le groupe d'armées du nord arrive le 25 mais, se fondant sur une forte activité de l'aviation ennemie dans le secteur de Verdun, la IIème Armée demande au groupe d'armées du centre de maintenir le groupe à sa disposition. Ainsi, à 8h 50 une patrouille (Lieutenant Séjourné, Adjudant Borde, Adjudant Camplan, Maréchal des Logis Henriot et Maréchal des Logis Allez) décolle vers le secteur ouest. Vingt minutes plus tard, le Maréchal des Logis Henriot -qui vole sur le Spad du Caporal Grillot au repos- doit rentrer en raison d'une température de moteur trop élevée. Quelques minutes après, c'est au tour de L’Adjudant Camplan, pour la même raison. La patrouille constate l'absence totale d'activité aérienne ennemie et rentre au terrain à 10h 50. Une patrouille de protection d'avions de corps d'armée (Lieutenant Séjourné, Adjudant Borde, Adjudant Camplan -qui a changé d'appareil- et Maréchal des Logis Allez) décolle à 13h 15 mais le Maréchal des Logis Henriot doit de nouveau rebrousser chemin, avec une température moteur excessive. Volant à 3 000 mètres d'altitude, la patrouille repère un avion de reconnaissance volant à 5 400 mètres que le Maréchal des Logis Allez tente en vain de rattraper. C'est la seule présence d'avions allemands constatée jusqu'au retour au terrain à 15h 15.
Le 26, le GC 13 reçoit l'ordre de rejoindre d'urgence le groupe d'armées du nord et il sera provisoirement relevé par le GC 15.
Citations décernées aux personnels de l'escadrille 210:
A l'ordre de l'aéronautique de la 2ème armée, 31 août 1917 : Adjudant René Bazin, pilote de l'escadrille R 210 : " Pilote de premier ordre, d'un courage et d'une habilité remarquables. Au cours des dernières opérations du 11 au 15 août 1917, a permis aux observateurs d'exécuter avec succés de nombreux réglages d'ALGP à très grande distance. En plus de son travail normal de réglage d'artillerie, a effectué le 18 août 1917, une reconnaissance photographique de 150 km dans les lignes ennemies." Sous-lieutenant Robert Jacques Masson, pilote de l'escadrille R 210 : "Jeune pilote venu dans l'aviation après avoir été blessé dans l'infanterie. A manifesté dès son arrivée, en escadrille, une ardeur et un courage remarquables. A exécuté les 17 et 18 août 1917, trois reconnaissances à très grande distance en arrière des lignes ennemies qui ont fourni au commandement de précieux renseignements."
A l'ordre de la division décernées par le général Franiatte, chef de l'artillerie de la 2ème armée : Sous-lieutenant Georges Marie Louis Moro, observateur de l'escadrille R 210 : "Observateur de premier ordre. Pendant la préparation des attaques, s'est dépensé sans compter pour assurer les réglages des tirs de destruction sur des ouvrages ennemis très importants, volant plus de trente heures, par tous les temps, pendant la période du 11 au 25 août 1917. A ainsi largement contribué au succès de notre offensive." Sergent Paul Noël Lesec, pilote de l'escadrille R 210 : "Pilote remarquable et habile, a fait preuve au cours des dernières opérations, pendant la période du 11 au 25 août 1917, d'une énergie et d'une endurance remarqaubles, volant jusqu'à 6 heures par jour pour permettre à son observateur de régler sur un ouvrage important. Déjà cité à l'ordre." Sergent Jean Marcel Henri Fabre, pilote de l'escadrille R 210 : "Jeune pilote qui, au cours des opérations de l'Aisne et de Verdun, a fait preuve d'un beau courage et d'une énergie inlassable. Du 11 au 25 août 1917, par des vols de longue durée, souvent très pénibles, a permis aux observateurs de régler avec précision des tirs de destruction sur des ouvrages ennemis particulièrement importants."
A l'ordre du corps d'armée décernées par le général de division commandant la RGAL (Réserve générale d'artillerie lourde) : Sous-lieutenant Paul Velte, observateur de l'escadrille R 210 : "Observateur d'un calme et d'un sang-froid remarquables. A grandement participé au succès de nos attaques en exécutant du 11 au 25 août 1917, une série de réglages de tirs de destruction sur des ouvrages ennemis exessivement importants, volant quel que fut le temps, affin de ne pas cesser un instant l'observation des tirs." Sous-lieutenant Henry Léon Pierret, observateur de l'escadrille BR 210 : "Observateur de premier ordre. Pendant la préparation des attaques, s'est dépensé sans compter pour assurer le réglage des tirs de destruction sur des ouvrages ennemis extrêmement importants, effectuant plus de 31 heures de vol par tous les temps, pendant la période du 11 au 25 août 1917. A ainsi largement contribué au succès de notre offensive." Aspirant Gaston Trochery, pilote de l'escadrille BR 210 : "Blessé dans l'infanterie et passé dans l'aviation sur sa demande,y montre les plus belles qualités d'allant et de sang-froid. A pris part comme pilote aux opérations d'avril-mai 1917, et à celles de septembre 1917. Le 21 août 1917, afin de terminer un réglage de tir à grande portée très important, a prolongé son vol jusqu'à la nuit, bien que n'ayant encore jamais exécuté de vols de nuit, et a réussi à atterrir à la faveur d'un éclairage de fortune. Le 24 août, a soutenu contre plusieurs avions ennemis, un sérieux combat au cours duquel il a eu son appareil attein dans ses parties essentielles."
A l'ordre de la 33ème division d'infanterie à l'occasion du combat où a été blessé le Ltt Alteyrac de l'escadrille 213 : Sergent Jean-Pierre Porte, pilote de l'escadrille BR 210 : "Excellent pilote pleun d'allant et de seng-froid. A essuyé à pl:usieurs reprises quelques combats contre plusieurs avions ennemis. Le 7 septembre 1917, au cours d'une réglage ALGP, attaqué par 3 avions ennemis, a ramené son observateur griévement blessé, son appareil étant gravement endommagé." A l'ordre du 17ème corps d'armée : Sous-lieutenant Marcel Honoré Laville, observateur du 7ème RAL : "Jeune observateur ayant, au cours des batailles de l'Aisne et de Verdun, fait preuve de courage et de modestie. Désigné pour l'observation des tirs à grande portée, s'en acquite avec conscience, s'aventurant seul loin dans les lignes ennemies. A déjà livré plusieurs combats, est rentré plusieurs fois avec son avion très sérieusement atteint. En plus de son travail normal, a bombardé et mitraillé à basse altitude les cantonnements ennemis." A l'ordre du corps d'armée du RGAL : Administrateur de 2ème classe Eugène Piquois, observateur de l'escadrille BR 210 : "Du 11 au 25 août 1917, pendant la préparation des attaques et leur exécution, aeffectué avec succès un grand nombre de réglages de tirs de l'AGLP, à grande distance, n'hésitant pas à engager le combat avec les avions ennemis qui lui barraient la route. En 8 jours, a totalisé 30 heures de vol sur les lignes ennemies. A repéré avec précision un grand nombre de batterie en action que notre artillerie a pu aussitôt contrebattre."
Références
- Carnets de comptabilité en campagne des escadrilles 41, 13, 50, 19, 23, 5, 214, 221, 201, 229, 215, 104, 202, 204, 205, 34, 92, 81, 96, 37, 112, 85, 27, 210, 124, 67, 84, 15, 65, 110, 66, 111, 114,213 . SHD Section Air.
- Journal de Marches et Opérations IIème Armée
- Journal de Marches et Opérations GB1
- Journal de Marches et Opérations Escadrille C 13
- Journal de Marches et Opérations Escadrille Lafayette
- Journal de Marches et Opérations Escadrille MF 50
- Cahier de travail aérien Escadrille SPA 65
- Journal de Marches et Opérations 13ème Corps d'Armée, 15ème Corps d'Armée, 16ème Corps d'Armée, 32ème Corps d'Armée
- L'escadrille 210 - 1er janvier 1916 - 11 novembre 1918, Capitaine Louis Thébault, Editions Jouve, 1925.
- Cahier d'enregistrement des heures de vol de l'escadrille BR 210. SHD Section Air
- Archives François-Xavier Bernard
- Archives Guy François
-La Guerre Aérienne Illustrée
- Histoire illustrée de la guerre de 1914, Gabriel Hanotaux. Tome, 15 pp 229-233
- Carnet de vol Marcel Hugues (Archives familiales)
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