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Poulhes Louis Paul
Louis Paul POULHES est né le 16 mai 1891 à Paris 19ème, d'une famille d'hôteliers modestes d'origine auvergnate établis à Belleville 2 rue des Fêtes. D'une fratrie de cinq enfants, il perd son père à l'age de sept ans. Après son certificat d'études élémentaires obtenu à 12 ans, il suit deux années d'études primaires supérieures, puis deux années à l'École supérieure Turgot à Paris. Mécanicien de profession, il est incorporé le 2 octobre 1912 aux Sapeurs-pompiers de Paris dans le cadre de son service militaire. Louis Paul POULHES (1er à droite) aux Sapeurs-pompiers de Paris Il s'engage dans l'aviation, où il est affecté le 17 septembre 1917 en qualité d'élève-pilote. D'abord envoyé au dépôt du 1er groupe d'aviation de Dijon-Longvic, pour le stage général d'instruction technique et pratique, puis à l'école de pilotage d'Istres, il est breveté pilote militaire le 8 novembre 1917 avec le numéro 9750. Son brevet de l'Aéroclub de France sera délivré le 16 mai 1918 avec le numéro 9659. Il se perfectionne à Miramas, probablement au vol de nuit. Il passe ensuite à Pau. La durée de séjour sur ces deux sites parait brève puisqu'il semble avoir été versé au GDE (Groupe de divisions d'entraînement) le 8 décembre 1917, soit un mois après son brevet militaire. Il semble y être resté trois mois et demi jusqu'au 22 mars 1918. A cette date, il est affecté à l'escadrille 226. La totalité des neuf pilotes alors en poste à l'escadrille sont partis le 18 avril à la Réserve générale aéronautique Dugny (Le Bourget) pour prendre livraison des dix Bréguet 14 A 2 remplaçant les Sopwith A2 qui l'équipaient. Trois d'entre eux ne rentreront pas à la BR 226 : le sous-lieutenant Pierre Mascotte, évacué le 24 avril, le sous-lieutenant Maurice Julien, passé au GP n°1 le 16 mai, le sergent-pilote Thomassin, évacué. Avec les six autres pilotes, il rejoint le terrain de stationnement de l'escadrille à Vadelaincourt le 3 mai. Il reste à Vadelaincourt un peu moins de trois semaines, bénéficiant d'une permission dès le 23 mai avec deux autres pilotes, le brigadier Monet et le caporal Fèvre. Le journal de marche et d'opération de l'escadrille ayant disparu, on ne sait quelles missions il a accompli. Rappelé, à la suite de la grande offensive allemande déclenchée le 27 mai 1918 sur le Chemin des Dames, il rentre le 2 juin 1918 à l'escadrille. Il sera suivi de Fèvre le 3 juin et de Monet le 5. Entre temps, deux nouveaux pilotes sont arrivés : le caporal Paul Gerling, le 16 mai et le caporal Marcel Alary le 17 mai ; le groupe des pilotes sera complété par l'arrivée du sous-lieutenant Chrétien le 27 mai. Après le 2 juin, un autre pilote, René Bordessoul, arrivera le 15 juin ainsi que trois observateurs, respectivement le sous lieutenant Christian de Chastellus et le maréchal des logis Marcel Jus le 4 juin ainsi que le maréchal des logis Lyvet le 15 juin. Ce dernier trouvera la mort dans un accident le 26 juin. Au 2 juin, l'escadrille compte un effectif de dix pilotes (Tableau), deux d'entre eux n'étant pas encore rentrés de permission, seuls huit sont en poste. Sont également présents un lieutenant observateur : Frédéric Lheureux et deux sous-lieutenants observateurs : Edouard Lavoine (qui sera blessé en combat aérien le 18 juin) et Jules Angilbaud. Au total, 83 personnes sont notées présentes.
Source : Carnet de comptabilité en campagne et base de données Personnels de l'aéronautique militaire in : Mémoires des hommes Quelques heures après son retour à l'escadrille, il participe à une mission qui débute en fin d'après midi. Le Carnet de comptabilité note « Rentré de perm rappelé le 2 juin. Disparu dans la soirée du 2 juin ». Il s'agit d'une mission éloignée. Son registre matricule porte la mention suivante : « Fait prisonnier en combat aérien Chemin des Dames le 2 6 18 ». Il s'agissait donc probablement d'une mission d'observation des arrières de l'ennemi, sur l'Aisne et au delà. De Vadelaincourt au Chemin des Dames, les 150 kilomètres pouvant être parcourus en à peu près une heure. Confrontée à une formation ennemie, son escadrille s'échappe. Se retrouvant face à l'ennemi, il l'attaque. Touché, il réussit à poser son avion sans que ni lui, ni son mitrailleur ne soient blessés. Atterrissant derrière les lignes, il est alors fait prisonnier par les Allemands. A cette occasion il reçoit la citation suivante : Le Général Commandant la V° Armée cite à l'Ordre de l'Armée les Militaires dont les noms suivent : « Pilote remarquable de sang froid et de courage. Lors des récentes affaires, au cours d'une mission éloignée, a livré combat à six avions de chasse ennemis. N'est pas rentré de mission. - » Camp de Puchheim (Bavière) novembre 1918. A partir de la gauche, Louis Paul POULHES 3ème, Henri AUDOYNAUD 1er, Étienne Léon BAUD 6ème (Texte et documents envoyés par Louis Poulhes à qui vont nos remerciements) |
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