A

B

C

D

E

F

G

H

I

J

K

L

M

N

O

P

Q

R

S

T

U

V

W

X

Y

Z

 

 

Saint Martin Jean


Né le: 7 décembre 1884
Mort le:
Profession avant la mobilisation:
Passé à l'aviation le:
Brevet militaire le:
Parcours: F 19
Affectations:
Observateur


avion F 19

Jean Saint-Martin avait,comme son père et tous ses frères, fait ses études à l'école justement aimée Saint-Joseph de Sarlat. Il ne vint chez nous qu'à l'occasion de la fermeture momentanée de cette maison, qui, plus d'une fois, subit cet accident, elle aussi,de mourir au champ d'honneur,au champ d'honneur de la liberté A'iolée et étranglée, mais toujours en attendant la résurrection. Il fit sa philosophie à Saint-Joseph de Périgueux (1901-1902). Il la fit avec sérieux, avec distinction et avec succès.
Après la carrière des études, celle des armes. Il ne tarda pas à, s'engager. Sa nature, bien chrétienne et ardemment française, était inclinée A'ers ce noble métier. Il s'y préparerait d'autant mieux à devenir le chef de famille qu'il était condamné à être, en conséquence de l'épouvantable catastrophe, où trois de ses frères, dont l'aîné, avaient disparu dans les flots tulmutueux de l'Isle. Il avait tout ce qu'il fallait pour maintenir, le jour venu, toutes les traditions de foi qui sont la gloire des siens. Soldat à Reims,nous nous rappelons l'aimable et joyeux élan avec lequel, d'un train en marche, il bondit vers nous, un jour qu'un pieux pèlerinage nous avait conduit dans la ville sainte de nos rois, la ville de Clovis, de Charles VII et de Jeanne d'Arc. Reçu à. Saint-Maixent, il était sous-lieutenant en août 1914.
Il partit pour la guerre avec l'âme d'un chevalier. Il en espérait toutes les revanches et toutes les réparations. Il les pays de l'air. Promu lieutenant au 3° régiment de chasseurs,la vie des tranchées, en effet, lui pesait étrangement.
C'est ainsi qu'il écrivait à sa vénérable grand'mère,presque centenaire, et qui deA'ait présider aux funérailles de tant de ses enfants : « La patience, c'est la plus grande vertu du soldat d'aujourd'hui, et c'est autrement plus difficile que le courage. Priez pour que, si le bon Dieu me demande ma vie, le sacrifice que j'en ai fait soit utile à la France, c'est-à-dire, digne d'être accepté par lui. Priez aussi pour mes hommes ; ils sont si braA^es gens et me sont si dévoués ! » Ses hommes, quand il mourra, il aura, en ses dispositions suprêmes, une pensée et des attentions pleines de délicatesse pour eux.

Quand il fut décidé à opter pour l'aviation (novembre 1.916), il mandait à. sa tante : « J'ai réfléchi à, tout, à mes affections, à votre chagrin. Mais je ne devais pas hésiter : la France avant tout,, la France vaut ma vie. Et, si Dieu vous demande ce sacrifice, vous aurez l'âme assez chrétienne, le coeur assez généreux, pour l'accepter. »
Voyant que les dangers se multipliaient, et avec une effrayante gravité, il composa son testament. Il y disait à son père, admirablement : « Trop pressé pour écrire tout ce que je sens, je veux simplement vous dire que je suis mort en faisant tout mon devoir d'homme, d'officier français, de chrétien. » C'était le 3 août 1917. Le 20 août, il se battait à la côte 304, près de Verdun, comme observateur à l'escadrille F. 19. C'est là qu'il tomba pour la France.

Né le 7 décembre 1884, il avait 32 ans.
Déjà quatre fois cité, il obtint cette inscription finale pour la Légion d'honneur : « Observateur d'une bravoure et d'une conscience au-dessus de tout éloge ; a fait de nombreuses reconnaissances photographiques et des liaisons d'infanterie, avec un sang-froid, une énergie et un talent remarquables ; le 20 août 1917, a eu son appareil brisé par un obus, au cours d'une mission d'accompagnement d'infanterie à basse altitude, sur la côte 304 ;. est tombé glorieusement devant nos troupes, avc un débris de son avion, lançant les plans directeurs par dessus bord, pour ne pas les laisser à l'ennemi ; mort au champ d'honneur,entouré de l'estime et de l'admiration des fantassins qu'il accompagnait à l'assaut. »
N'est-il pas vrai qu'il avait l'âme d'un chevalier, d'un chevalier et d'un croisé ?

Collège Saint-Joseph Périgueux, Livre d'or