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Dubonnet, André. Né le : 28 juin 1897 à Paris. Mort le : 23 janvier 1980 à Maule (78). Profession avant la mobilisation : étudiant. Passé à l'aviation en : février 1917. Brevet militaire le : 30 mars 1917. Parcours : 4e, 103e, 117e d’artillerie lourde, 41e d’artillerie de campagne, 46e compagnie d’aérostiers. Affectations : N 561 (escadrille de Venise), SPA 3. 6 victoires, 3 combats non homologués. André Dubonnet nait à Paris le 28 juin 1897, héritier de la célèbre marque d’apéritif Dubonnet, fondée par son grand-père. Son père passionné de sport, lui fait pratiquer football, escrime, cyclisme, patinage sur glace, baseball, course automobile…. Son frère ainé Emile, aérostier réputé devient aussi un pionnier de l’aéronautique en obtenant le brevet de pilote civil n°47 le 7 avril 1910 et en s’illustrant dans plusieurs meetings. Le jeune André ne quitte pas son grand frère d’une semelle dans ces meetings et apprend très tôt à conduire une automobile. En 1910, à l’âge de 13 ans, il a déjà réalisé son premier vol en tant que passager…
Quand la guerre éclate, le jeune bachelier de 17 ans brûle d’aller combattre, et menace de s’inscrire dans la Légion étrangère pour avoir l’autorisation parentale, qu’il obtient à condition qu’il ne s’engage pas dans l’aviation. Il rejoint donc le 3 mars 1915 le 4e régiment d’artillerie comme conducteur automobile, et obtient sa mutation dans l’aéronautique en octobre 1915, passant à l’école de pilotage de Buc le 4 décembre suivant. Il n’en sortira pas breveté, peut être par motif disciplinaire, car il est affecté le 25 février 1916 au 117e régiment d’artillerie et va combattre à Verdun après avoir été instruit au centre de Bourges au maniement des crapouillots, puis passe le 21 avril 1916 au 41e régiment d’artillerie de Douai à Pontavers, face au chemin des Dames. Il y reste peu de temps, car son grand frère, sous-lieutenant observateur et commandant la 46e compagnie d’aérostation, le fait muter dans son unité le 2 juin 1916. Le 23 février 1917 il obtient de revenir dans une école de pilotage et obtient très vite son brevet de pilote, le 30 mars suivant, terminant sa formation par l’école d’acrobatie de Pau et étant placé avec le grade de brigadier au Groupement des Divisions en attente d’affectation opérationnelle. L’affectation qu’il reçoit, l’escadrille 561 de Venise, ne lui convient pas car les combats sont rares. Il fait alors jouer les relations familiales pour revenir dans une unité de chasse en France, et ainsi rejoint le 17 septembre 1917 la prestigieuse escadrille SPA 3, juste après la mort de Guynemer. Promu maréchal des logis en octobre, il est renvoyé de l’aviation le mois suivant, s’étant fait « ramasser » par une patrouille de gendarmerie lors d’une permission trop festive et… non déclarée. Le capitaine Raymond, le dégrade séance tenante et le renvoie dans son arme d’origine, au 41e régiment d’artillerie, brigadier, retrouvant les tranchées pendant l’hiver. Au printemps 1918, le brigadier Dubonnet se distingue en sauvant deux pièces d’artillerie. Décoré et retrouvant son grade de maréchal des logis le 3 avril 1918, il profite de la reconnaissance de son colonel pour négocier son retour dans l’aviation, chose faite le 25 avril 1918. De retour aux Cigognes, l’ambiance est surement glaciale avec son chef d’escadrille, le capitaine Raymond. Mais la glace fond avec les premiers succès aériens du pilote, bienvenus pour la SPA 3 qui a perdu ses grands as. En compagnie du sergent Frank Baylies, pilote américain de l’escadrille, il remporte trois victoires aériennes au mois de mai 1918 aux commandes de son SPAD XIII qu’il décore du chat des apéritifs Dubonnet. Le 13 juin 1918 il obtient sa 4e victoire contre un Drachen mais en revient avec la frayeur de sa vie, ayant esquivé les attaques de 10 chasseurs allemands de protection. Le 17 juin 1918 il est témoin de la mort de l’as Baylies : volant avec ce dernier, ils se méprennent sur la nationalité de triplans qu’ils prennent pour des Anglais mais qui sont en fait allemands et qui descendent son ami. Epuisé par deux mois de combats intenses, André Dubonnet bénéficie d’une permission de deux semaines en juillet, avant de reprendre le combat et de remporter ses 2 dernières victoires le 16 août 1918.
Touché par la grippe espagnole, il voit l’armistice de l’hôpital. Dans les années 20 et 30, André Dubonnet se consacre essentiellement à l’automobile, participant à des courses, déposant et vendant des brevets et concevant des prototypes d’avant-garde telle la fabuleuse Dubonnet XENIA, sur base d’une Hispano-Suiza J12. A l’aube de la 2e guerre mondiale, Dubonnet, qui a négligé ses périodes de réserve, obtient l’ « appui » de son ami Paul Reynaud pour réintégrer avec le grade de sous-lieutenant son ancienne unité, rattachée au GC 1/2, sur MS 406. Un affrontement infructueux avec un Dornier 17 le 22 avril 1940, et Dubonnet est démobilisé le 12 juin suivant à Orange. Pendant l’occupation, Dubonnet rencontre régulièrement des personnalités allemandes, de par sa position au sein d’une société obligée de commercer avec l’envahisseur ou lors de dîners mondains. Il n’est cependant pas inquiété à la libération, même si l’armée refuse d’honorer son grade à titre définitif. Il voyage : Cuba dans les années 1950, puis de nouveau la France. Cinzano, marque italienne rachète la maison DUBONNET. André laisse alors une partie de sa fortune dans des investissements malheureux liés à l’énergie solaire. Il s’éteint à Maule, dans les Yvelines, le 23 janvier 1980.
André Dubonnet ! Né en 1897, mort en 1980, pilote de courses Bugatti et Hispano après-guerre, membre de l'équipe de France de bobsleigh aux JO de St Moritz et créateur de l'Hispano Suiza XENIA !
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