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Observation et photographie Interprétation de photos aériennes en 1915 à la Ve armée
Deux conférences sur l'interprétation des photos aériennes à l'escadrille MS 12 ont été faites les 12 et 25 Novembre 1915 au Q.G. de la Ve armée à Jonchery devant le général Franchet d'Espèrey et sans doute à sa demande. Les photos sont développées dans la "voiture photos" stationnée ici derrière le bureau del'escadrille. La zone de reconnaissance de la MS12 est indiquée sur cettecarte au1/600.000 [QG de la Ve armée à Jonchery - Terrain de la MS12 à Muizon- Rayon d'action à 15 minutes du Morane] où figurent le QG de la Ve armée à Jonchery, le terrain de la MS12 à Muizon et le rayon d'action à 15 minutes du Morane
1° - Tranchées de tir a) Le plus fréquemment, les tranchées de tir allemandesse présentent, en plan, conformément au croquis 1 (carnet de croquis nonretrouvé). Les éléments de tranchées ab, a'b' sont aménagés pour le tir, ils sont élargis pour permettre l'installation d'une banquette de tir dont le tracé, moins noir que le fond de la tranchée, est visible sur quelques photos (photo 466). Parfois au lieu d'une seule banquette par élément ab, l'ennemi ménage un emplacement spécial pour chaque tireur (croquis 1 bis). b) Parfois, les traverses ont une forme rectangulaire et la tranchée de tir présente en plan l'aspect d'une"grecque", conformément au croquis 3 (photo 606). c) Enfin, l'ennemi creuse quelquefois des postes de tireurs nettement détachés de la tranchée principale. Cette dernière suit un tracé plus ou moins contourné pour éviter les coups d'enfilade; elle dessert une succession de petits éléments de tranchées abcde aménagés pour recevoir 1 ou 2 ou plusieurs tireurs (croquis 4, photo 695).
Les tranchées-abris, établies dans le principe à une cinquantaine de mètres en arrière des tranchées de tir, sont presque toutes transformées aujourd'hui en tranchées de tir. Elles constituent une seconde ligne de défense et les hommes trouvent une retraite plus sûre dans les abris-cavernes qu'ils ont creusés en grand nombre (photo693).
Les tranchées de tir et les ouvrages de toute nature sont desservis par un réseau de parallèles et de boyaux. Chaque secteur est desservi et relié aux centres d'approvisonnement par un ou plusieurs boyaux dont la longueur varie avec l'éloignement de la zone défilée à nos vues et la largeur avec l'importance du trafic.
Pour ses travaux d'approche, l'ennemi creuse des sapes en avant de la tranchée de tir. Ces sapes ne sont biens souvent que l'amélioration d'anciennes pistes conduisant aux postes d'écoute. Elles sont d'ordinaire établies suivant let racé 5 (sape à crémaillère), rarement suivant le tracé 6 (sape à traverses). Dans les régions fortement battues par notre artillerie, elles sont fréquemment blindées (photo 467).
Un assez grand nombre d'abris échappe aux vues. En effet, l'on a pu constater en Champagne que l'ennemi creuse souvent en toute première ligne des abris-cavernes dans le mur avant de la tranchée de tir, comme l'indique le croquis 8 (photo D 4). On suit très bien sur les photos les diverses phases de la construction des abris: l'ennemi commence par creuser le boyau d'accès et la fosse rectangulaire. Lorsque celle-ci est suffisamment profonde, il établit le boisage et le recouvre de l'épaisseur de terre suffisante (1m50 d'après les relevés faits en Champagne). Le talus qui entoure le toit (photo D 19) est d'ordinaire plus haut que lui et contribue ainsi à sa protection. Bien entendu, il serait illusoire de vouloir assigner à tel ou tel abri un rôle particulier. Il est vraisemblable que certains abris servent de refuge pour les hommes, d'autres renferment des munitions, d'autres encore sont utilisés comme poste de commandement ou de pansement, maisr ien dans leur forme extérieure ne permet de le différencier.
Les nombreuses feuillées aménagées par l'ennemi jusqu'au voisinage des toutes premières lignes ne doivent pas être confondues avec des abris de plus grande importance. Elles sont d'ordinaire creusées auprès d'une tranchée ou d'un boyau de communication et affectent en plan la forme du croquis 11 .
De nombreux observatoires sont ménagés dans la tranchée de tir. Ils sont d'ordinaire à découvert et se distinguent aisément sur les photographies par 2 échancrures du parapet (12 ). Enfin les postes d'écoute rentrent dans la catégorie des observatoires. Ce sont d'abord de simples trous d'homme reliés à la tranchée de tir par des pistes, puis par des boyaux; dans la suite les postes d'écoute sont aménagés comme de véritables observatoires; ils ne se trouvent généralement pas dans le prolongement exact du boyau qui les dessert, mais légèrement décalé sur la droite ou sur la gauche de manière à être abrités du tir ami (14, photo 468). D'amélioration en amélioration, le poste d'écoute finit par devenir un observatoire avancé couvert et même desservi par un boyau blindé.
Références: Service aéronautique de la Ve armée - Archives du Maréchal Franchet d'Espèrey
Travaux ennemis de première ligne (partie 2/2)
La recherche des emplacements de mitrailleuses sur les photos à grande échelle est une chose possible; mais il est illusoire de compter sur une précision absolue. Les indices tactiques permettant de localiser les recherches sont les suivants: Sur les photographies les emplacements se reconnaissent aux dispositions suivantes: 1 - Emplacement à ciel ouvert ( photo 692, 695)
Il faut chercher les minnenwerfer et les canons de tranchée en arrière de la tranchée de tir.
Fréquemment l'ennemi avance des pièces de campagne jusqu'aux tranchées de première ligne. Elles semblent être le plus souvent installées et ravitaillées de nuit, les boyaux ayant souvent une largeur suffisante (2m) pour permettre leur passage.
Un boyau relie cette parallèle à une tranchée abri et à des abris résistants d'une importance inacoutumée (croquis 20). Les pièces peuvent être simplement enterrées (photo 586).
Les réseaux de fil de fer sont très souvent perceptibles sur les photos. Ils se présentent sous l'aspect de bandes légèrement plus foncées que le sol. Leur épaisseur peut être aisément déterminée. Leur nature même peut être dévoilée: les chevaux de frise paraissent sous forme de points brillants caractéristiques (photo 693 bas). Il ne faut pas seulement chercher les fils de fer en avant des tranchées de tir, mais aussi en arrière des premières lignes, autours des centres résistants importants (villages, etc... photo 588). Après une préparation d'artillerie, on peut reconnaître sur les photographies les zônes de coupure du fil de fer, à la trace laissée par les tirs systématiques du 75 (photos 601 avant la préparation, photos 686 après).
Souvent l'ennemi préfère enterrer ses lignes téléphoniques dans un fossé spécial comblé soigneusement plutôt que de leur faire suivre les murs des tranchées où les risques de détérioration sont plus grands. Ces lignes enterrées laisent sur le terrain des traces blanches en relief qui se distingent nettement des tranchées couvertes par leurs faibles dimensions transversales et surtout par leur aspect rectiligne (photo 604 et 681).
Au 1/50.000, échelle moyenne des photos obtenues avec l'appareil de focale F = 50 cm, les rails d'une voie de 60 paraissent écartés de 0,12 mm, quantité supérieure au pouvoir séparateur de l'oeil. Aussi peut-on les distinguer aisément (photos 610, 602). L'ennemi emploie ces voies étroites jusqu'en première ligne (photo 602). Elles sont surtout utilisées pour le ravitaillement des batteries dont nous verrons l'organisation dans un prochain fascicule.
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