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Boyau, Maurice. Né le : 8 mai1888 à Mustapha, aujourd’hui Sidi M’Hamed, quartier d’Alger (Algérie). Mort le : 16 septembre 1918 vers Harville (55). Profession avant la mobilisation : sportif, international de rugby. Passé à l'aviation en : novembre 1915. Brevet militaire le : 20 février1916. Affectations : pilote instructeur à Buc, N 77. 35 victoires, 2 combats non homologués.
Jean Paul Maurice (prénom d’usage) Boyau naît le 8 mai 1888 à Mustapha dans la banlieue d’Alger, dans une famille de colons aisés où son père est entrepreneur. La famille quitte assez vite l’Algérie pour s’installer en France dans la région parisienne à Brétigny, puis en 1907 se fixe dans le village landais de St-Paul, près de Dax, d’où est originaire son père. Parvenu à l’âge adulte, le jeune homme a une taille d’1m81, impressionnante pour l’époque, et se passionne pour le sport au point de devenir un athlète accompli, avec une prédilection pour le rugby en devenant capitaine de l’équipe de Dax de 1908 à 1909, date à laquelle il doit accomplir son service militaire au 144e régiment d’infanterie de Bordeaux en tant que simple soldat mais durant lequel il va devenir champion de France de rugby dans son nouveau club, le Stade Bordelais. Libéré en septembre 1911, il s’affirme au rugby en étant sélectionné dans l’équipe nationale, disputant le tournoi des 5 nations de 1912 même si l’équipe de France est loin d’avoir le niveau des joueurs anglo-saxons et termine dernière du tournoi. Par un décret du conseil d’état du 30 novembre 1912, Maurice Boyau est autorisé à changer son patronyme en Maurice Johannès pour des raisons inconnues et qui semblent remonter à son grand-père maternel. Il reste cependant connu sous le nom de Maurice Boyau auprès du grand public dans sa carrière de rugbyman qui se poursuit au club de Dax et dans l’équipe de France, disputant le tournoi des cinq nations de 1913 qui se passe mal car lors du match d’ouverture France-Ecosse au Parc des Princes où la France essuie une cuisante défaite, la foule en furie conspue l’arbitre qui doit être évacué par la troupe ! La France est exclue du tournoi de 1914 mais la guerre relègue cette querelle sportive aux oubliettes. Maurice Boyau est alors mobilisé comme soldat au 37e régiment d’infanterie coloniale de Bordeaux avec lequel il se bat dans les Vosges, mais d’où il est muté en octobre 1914 dans un régiment du train dans un poste à l’arrière où il s’ennuie. Il obtient sa mutation dans l’aviation en novembre 1915 et breveté en février 1916, reste à l’école de Buc comme moniteur où il sert pendant près de huit mois avant d’être affecté le 12 octobre à l’escadrille N 77, une nouvelle unité formée sur le front de Lorraine à Toul, sur Nieuport 17. Ce secteur demeure statique durant toute la guerre et l’activité aérienne assez réduite. Si Maurice Boyau prouve d’emblée sa maîtrise du pilotage en abattant son premier avion ennemi le 23 mars 1917, le manque d’activité va très vite peser à son tempérament sportif et à celui de ses camarades qui viennent comme lui du monde du sport. Les pilotes de la N 77 sur leur Nieuport puis leur SPAD, réalisent dès lors, plusieurs attaques sur des positions
Le courage ne manque pas à Maurice Boyau qui en fait sa spécialité et en descendre six durant l’année 1917, faisant de lui l’as de la spécialité, auxquels il faut rajouter trois avions supplémentaires amenant son score à 11 succès à la fin de l’année, ce qui lui vaut l’honneur de figurer au communiqué aux armées du 11 octobre 1917. A chaque attaque de Drachen il frôle la mort ou la capture, comme le 5 juin 1917 où, de retour d’une mission de reconnaissance photographique sur Sarrebourg, il découvre une saucisse qu’il attaque aussitôt en piqué. Les mitrailleuses de DCA ripostent, il passe au travers et enflamme sa cible que l’observateur évacue en parachute. Mais, suite à un problème d’arrivée d’essence, son moteur a un raté et il doit se poser dans un champ où arrivent deux automitrailleuses allemandes pour le capturer. Avec l’énergie du désespoir, Boyau actionne sa pompe et parvient in extremis à faire repartir son moteur et à décoller sous le nez de ses poursuivants, qu’il gratifie d’un doigt d’honneur bien senti ! Devenu héros médiatique, il participe à des manifestations sportives organisées par l’armée et tout particulièrement à des matchs de rugby en étant capitaine de l’équipe de France militaire. Durant toute l’année 1918 son score augmente régulièrement, à la fois contre des avions et des ballons ennemis et tout particulièrement lors des offensives allemandes de printemps où les combats se multiplient. Le 16 septembre, il incendie un Drachen qui constitue sa 35e victoire. Revenant au ras du sol après avoir piqué sur sa proie, il est poursuivi par un Fokker D.VII qui le tire d’assez loin tandis que les fantassins allemands tirent sur son SPAD. L’une de leurs balles fera mouche et son appareil s’écrase, l’entraînant dans la mort. .
[1] Le journal de marche de la 1ère brigade aérienne confirme 35 victoires
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