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8 victoires, 2 combats non homologués. Alexandre, Albert, Rogé (prénom d’usage, orthographié « Roger ») Brétillon naît le 23 septembre 1895 à Eurville, dans la Haute-Marne, dans une famille plutôt modeste dont le père est employé de chemins de fer. Il est mobilisé le 19 décembre 1914 comme simple soldat au 37e régiment d'infanterie de Nancy. Après une courte période d'instruction, il est probablement envoyé en ligne avec son unité puis le 18 avril 1915 est muté au 8e régiment d'artillerie de campagne, toujours dans l'Artois. Le 17 août 1915 il est de nouveau affecté dans une autre unité d'artillerie qui est envoyée aux Dardanelles, où il est blessé par éclat d'obus et par balles le 10 septembre 1915, touché à la lèvre et au ventre. Ramené en France, il est soigné à l'hôpital de Nice et en sort le 9 janvier 1916, regagnant le 8e régiment d'artillerie de campagne le 20 du mois. A ce moment il se porte volontaire pour l’aviation et y est accepté le 5 mars 1916, gagnant les écoles de pilotage où il obtient son brevet et sa promotion au grade de brigadier. Il est affecté le 1er décembre 1916 à l'escadrille N 79, une unité qui se forme à l'époque sur le terrain de Mesnil St Georges dans la Somme, où elle est rattachée à l'aéronautique de la 5e armée française. Comme escadrille d'armée, elle possède des biplaces de reconnaissances et des chasseurs monoplaces. C'est sur ces derniers que le brigadier Roger Brétillon se spécialise et démontre son talent : le 17 mars 1917, il remporte la première victoire homologuée de l'escadrille en abattant deux chasseurs Albatros D près de Roye, au terme d'un combat difficile, revenant avec son appareil criblé de balles. Promu maréchal des logis en mai 1917, il remporte une troisième victoire homologuée le 23 du mois. La chance va désormais quelque peu l'abandonner. Alors que son escadrille reçoit la visite amicale de l'as des as Georges Guynemer, Brétillon ne parvient pas à obtenir l'homologation des succès qu'il revendique les 22 juillet et 17 août 1917. Au mois de septembre, il est légèrement blessé par balles en combat aérien, puis le 10 décembre 1917, son SPAD reçoit une balle incendiaire et commence à prendre feu alors qu'il est à 6 000 mètres — il s'en tire en se posant d'urgence, sans être blessé. En revanche, le 15 février 1918, il reçoit une balle dans la main gauche. Promu au grade d'adjudant le 1er mars 1918, il renoue avec le succès en abattant un chasseur le 24 mars 1918. Les combats sont particulièrement rudes car l'escadrille SPA 79, comme beaucoup d'autres, est très sollicitée pour effectuer des missions de mitraillage de troupes ennemies, pour tenter de contrer l'offensive de printemps lancée par l'armée allemande. Le 23 mai 1918, il remporte une 4e victoire en descendant un chasseur près d'Hamégicourt. Il est ensuite muté le 12 juin 1918 à la SPA 38, puis deux semaines plus tard à la SPA 49 qui stationne dans les Vosges près de Belfort, où il est promu sous-lieutenant début juillet. Il y multiplie les succès en remportant 3 victoires en août et 2 en octobre, terminant la guerre avec 8 victoires homologuées. Bien que le conflit soit terminé, il reste sous les drapeaux pendant près d'un an encore, n’étant officiellement démobilisé que le 20 janvier 1920. Il se retire dans la Haute-Marne pour exercer la profession d'ingénieur et se trouver une situation de directeur d'usine, se mariant en 1927 pour fonder une famille de deux enfants. Quand éclate la seconde guerre mondiale il est de nouveau mobilisé comme capitaine de réserve, mais aussitôt renvoyé chez lui en affectation spéciale pour assurer la direction de son usine, les Etablissements Rémond à St Urbain. Après la débâcle il se retrouve officiellement démobilisé à Dolaincourt (Haute-Marne) dès le 9 juillet 1940. Il ne manifeste aucune sympathie particulière pour le régime de Vichy et pour le maréchal Pétain, auquel il refuse ostensiblement de prêter serment en tant qu'officier de réserve et officier de la Légion d'honneur. Comme il le déclare dans son dossier militaire, sa sympathie va à la résistance, dans la limite de ses moyens Après la libération, il s’installe à Foucherans dans le Jura, puis va revenir en Haute-Marne. Il s’établit ensuite à Nîmes en 1967 où il passe sa retraite et s’éteint dans son département natal à Latrecey, le 18 novembre 1978.
Médaille militaire, Légion d'Honneur |