Historique
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Historique
[Historique ] [Verdun juillet août 1917] [Novembre 1917: attaque sur le Schönholz et le Kalberg] [L’offensive allemande sur les Monts de Flandres : LOCRE]
Historique
1915
Créée le 11 février 1915, sous l’appelation V21bis, l'escadrille 50 est mise à la disposition de l'Armée de Châlons. Dotée de 6 avions Voisin et portant le numéro 21bis l’escadrille est abritée- dans les hangars civils de Bouy pendant près d’un mois avant de prendre place à Somme-Tourbe où elle va cantonner.
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Appareils Voisin
Capitaine Lefort: N°271, Capitaine Brulé N° 272, Capitaine Adrian N° 273, Quartier-maître Guiliani N° 274, Sergent Gresser N° 276, Sergent Robillot N° 277
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Depuis Bouy puis le cantonnement de Somme-Tourbe distant de quelques dizaines de kilomètres du front l’escadrille exécute des missions de reconnaissance du front pendant lesquelles elle procède également à des bombardements lorsque les conditions météorologiques le permettent.
15 février Départ de Villacoublay pour Bouy– aviation. Arrivé à Bouy le jour même aux hangars civils 16 février Un apparei,( V272), faire une reconnaissance du front. 17 février Le sergent Robillot (277 ) quitte l'escadrille pour passer à la V 21 18 février Les 5 appareils restants partent en reconnaissance. Le capitaine Brulé n'a pu lancer des bombes à causer des nuages. 19 février Aucun appareil des sorties. 20 février Tous les appareils sont sortis. À cause de la brume les reconnaissances n'ont pas été possibles. Seul le Capitaine Adrian en lancés de bombes au sud de Saint Souplet 21 février Le pilote Giulani, parti pour faire 1 réglage, empêché de remplir sa mission, les nuages étant trop nombreux et trop bas. L'appareil surveillant le front. 22 février Le sergent pilote Gresset fait 1 reconnaissance du front. 23 février Le Capitaine Adrian en avec son appareil V273 passes à la V 21. Aucun appareil n'a pu sortir: brume temps couvert. 24 février Tous les appareils sont partis en reconnaissance 25 février Deux appareils pour la chasse et surveiller le camp. Le capitaine Brulé fait 1 reconnaissance. 26 février Un appareil fait 1 reconnaissance, 1 autre repère 5 batteries allemandes.
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Le 27 février 2 nouveaux pilotes arrivent à l’escadrille avec des appareils Maurice Farman à moteur Renault, tandis que l’échelon roulant se constitue dès le 28 avec l’arrivée de 7 camions « White » servis par 2 sergents, un caporal et 13 hommes de corvée. A la suite du départ du capitaine Brulé et du quartier-maître Guiliani pour l’escadrille V 108, trois nouveaux pilotes et leurs avion MF 11 moteur de Dion arrivent : le sergent Diéval, le caporal Colombier et le caporal Melzassard. Leurs appareils sont immédiatement équipés de la TSF.
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Le 11 mars l’escadrille quitte les hangars civils de Bouy et va cantonner en bord de route à 1km399 à l’ouest de Somme-Tourbe. « Les avions ne sont pas abrités et le personnel est logé dans des abris en terre. » (JMO) Quelques jours plus tard le soldat Vasseur rejoindra avec son MF de Dion. Peu à peu les Voisin sont remplacés par des Maurice Farman MF 11. Aux missions de reconnaissance effectuées lorsque le temps le permet s’ajoute la chasse aux avions ennemis. Courant mars, 54 sorties de reconnaissances sont effectuées ainsi que deux missions de chasse.
Le mois se termine avec deux événements marquants : • le départ le 29 du capitaine Lefort qui prend le commandement de l’aéronautique de la 4ème armée et l’arrivée comme commandant d’escadrille du lieutenant Mortureux venant de la MF 22, • l’accident du pilote Lucien Melzassard qui brise l’aile gauche de son avion à la suite d’une chute.
Equipée de Maurice Farman MF 11 l’escadrille prend le nom de MF 50 en avril.
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Arrêtée en mars 1915 sans action décisive, l'offensive laisse place à l'occupation du terrain conquis et à ce que l'on nommera la "guerre des mines". Dans cette guerre le rôle de l'aviation est entre autre, de montrer par photographie le résultat des explosions souterraines effectuées. Camouflets, fourneaux se succèdent jusqu'en septembre. Pendant les 10 premiers jours d’avril pluie et vent empêchent toute sortie. Les jours suivants par contre permettent d’effectuer des reconnaissances, des bombardements (3 obus de 90 largués sur un terrain d’aviation au NE de Séchaud le 27, puis 2 obus de 90 sur le château de Fontaine en Dormois le 29 par le lieutenant Fernet) et des réglages d’artillerie demandés par le 16ème Corps d’Armée. Courant mai les jours alternent les sorties pour reconnaissance ou réglage et l’impossibilité de voler par suite du très mauvais temps. Deux incidents marquent cette période : l’accident du pilote Colombier qui percute à l’atterrissage l’avion de Vasseur qui devra être remplacé (8 mai), celui du sergent Diéval qui brise son avion à l’atterrissage (13 mai) Mai se termine par deux sorties pour chasser les avions allemands et les empêcher d’observer les mouvements de troupe (30 et 31)
Juin commence par une mission de bombardement pour 5 avions. Les appareils qui ne sont pas munis de lance-bombe sont équipés de tuyaux qui en tiendront lieu. Le 3 juin les lieutenant Mortureux, Boyriven, les sergents Diéval, Colombieret Malzassard décollent à 3 heures du matin de Meulette pour bombarder l’état-major d’une armée à Stenay. Est visé le château du Verdier où se tient le QG du Kronprinz. Les 5 MF 11 de la 50 sont de retour entre 6 et 7h.
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29 avions des escadrilles MF 5, MF 7, MF 22, MF 44, MF 50, V 21, C 51 marquent la collaboration des 1ère, 3ème et 4ème armées dans cette attaque. |
Le déplacement de l’escadrille à Auve le 4 juin 1915, stationnement où elle restera jusqu'au 15 décembre prélude à d'autres engagements.
Le 10 juin trois appareils sont détruits par une tempête qui les renverse. Ils seront remplacés par de nouveaux modèles que les pilotes vont chercher à la RGA. Reconnaissances. Réglages, barrages lorsque le temps le permet donnent lieu à deux combats contre un albatros muni d’une mitrailleuse. (15 et 16 juin). Juin se termine avec l’équipement de l’escadrille en appareils MF 11 bis nouveau modèle. Juillet et août se succèdent avec leurs missions habituelles de réglage, reconnaissance ou bombardement. Après un retrait du front début septembre et un repos/entrainement dans la région d'Epernay-Damery du 16ème CA, la seconde bataille de Champagne est engagée le 25 septembre dans le secteur de Tahure (Cote 193). L’escadrille MF 50 y joue son rôle d’escadrille de Corps d’Armée ajoutant des missions photographiques à celles qu’elle avait effectuées auparavant (préparation d'artillerie du 24 septembre 1915 sur la Main de Massiges) Arrêtée dès le 29, l'offensive laisse place à l'occupation du secteur et son organisation avec le travail habituel de l’escadrille jusqu’au 15 décembre.
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Main de Massiges 24 septembre 1915 Une vue oblique de la Main de Massiges lors de la préparation d'artillerie du 24 septembre 1915 à la veille de la grande attaque en Champagne.
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1916
En stationnement à Oiry depuis le 15 décembre la MF 50 débute l’année 1916 par une période d’intenses exercices.
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22 janvier 1916 2 avions bombardent la ligne Ouizy (?) - Laon |
Elle reprendra ses missions d'observation et de photographie pour le compte du 16ème CA le 12 février, les interrompra par suite de mauvais temps pendant 8 jours et pourra, selon les jours sans pluie ou sans neige continuer réglages et surveillance (pluie les 23, 25, 26, 27 février, 2 mars. Neige le 4 mars. Pluie et vent les 9, 10, 11, et 16 mars). Le 10 mars 1916 elle est chargée du front de la 31ème DI pour soulager la C6 très réduite par le départ de 4 appareils. Le 17 mars 3 avions sont détachés à la C 30 pour une préparation d'attaque. De mars à juillet 1916, stationnée à Villemontoire, Arcy Sainte Restitue et Beugneux, la MF 50 assiste le 16ème CA dans l'occupation du secteur Condé-sur-Aisne, Pernant, secteur qu’il quittera pour être mis au repos le 9 juillet.
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Terrain de Villemontoire (photographie mars 1916)
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Fin avril, début mai lorsque le temps le permet donnent lieu à des missions photographiques. Tandis que fin mai début juin sont plutôt marqués par des exercices de liaison avec l’infanterie qui se poursuivront courant juillet.
Rejoignant Laheycourt le 20 juillet 1916 la MF 50 retrouve le 16ème CA transporté par voie ferrée pour occuper un secteur vers Avocourt, le Four de Paris. Depuis Laheycourt (20 juillet 1916), Autrecourt (6 août 1916), Juvecourt (17 février 1917) puis Osche (20 juillet 1917) la F 50 soutient l'occupation du secteur de la cote 304 et participe à la 2ème bataille de Verdun jusqu'à fin septembre 1917. Dotées de nouveaux appareils les missions d'observation se font désormais sous protection. Les MF 11 et MF 11 bis ont fait leur temps, d’autant plus que les conditions de stationnement n’ont pas toujours été bonnes. Des Farman F40 viennent les remplacer courant août et l’escadrille change alors de dénomination pour devenir F 50. Le capitaine François de Raucourt en prend alors le commandement.
Le travail habituel se poursuit marqué le 3 décembre 1916 par le premier combat mortel de l’escadrille. A la suite d’un combat avec un Fokker, l’avion de l’adjudant Martial Lachat et du sous-lieutenant Victor Louvet tombe en flammes dans la forêt de Hesse au lieu dit « Rendez-vous de chasse ».
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26 septembre 1916
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1917
Rien à signaler jusqu’au 23 mars 1917 lorsque le maréchal des logis Maurice Renard rate son décollage et entraine avec la sienne la mort du sous-lieutenant Paul Sourgnes, observateur, sur le terrain de Vadelaincourt 8 juin 1917 : les accidents se succèdent. Atterrissage de fortune : l’observateur Louis Domino est blessé et restera « inactif » jusqu’au 10 octobre 1917, Le moteur de l’avion est tombé en panne pendant un exercice de liaison avec l’infanterie
La dénomination de l’escadrille devient AR 50 par la dotation de Doran, même si d’autres types d’avions sont encore présents, en particulier des Letord ou des Sopwith.
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Bataille offensive de Verdun, juillet août 1917
Le 13 juillet 1917 l’adjudant René Colombier, pilote, le sous-lieutenant Pierre Laburthe, observateur, le maréchal des logis Jules Hegay, mitrailleur, sont attaqués par 3 albatros. Le pilote est touché de 3 balles, le mitrailleur de 5. Le pilote réussit cependant à ramener l’avion et à atterrir entre Parois et Brabant. L’observateur a son bonnet de police traversé par une balle. Le 18 juillet au cours d’une mission de surveillance l’observateur Augustin Azaïs est atteint par des éclats d’obus et doit être hospitalisé à Valdelaincourt à l’hopital N° 12. 20 juillet l’escadrille se déplace et vient cantonner à Osches. Le 24 juillet le capitaine De Raucourt laisse sa place de commandant d’escadrille au lieutenant Deramond, venant de la F 36, et rejoint le GDE. Réglages d’artillerie, photographie des secteurs bombardés, les missions pour le 16ème CA se succèdent avec leur lots de pertes. En vue de la préparation de l’offensive du 20 août, les missions photographiques se multiplient comme celles du 12 août qui rapporte 17 photos du secteur du Mort-Homme, Bois des Corbeaux et Bois de Forge.
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 (Etude détaillée de l'offensive limitée)
Mort-Homme, Bois des Corbeaux et Bois de Forges le 12 août 1917
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Bois des Corbeaux le 6 août 1917 |
Bois des Corbeaux le 6 août 1917
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Cumière, 18 août 1917 |
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Les informations rapportées par ces missions sont analysées et transmises aux différents PC. C’est au cours d’une de ces transmissions de message lesté qu’est blessé le sous-lieutenant Benoist qui a pris place dans un Caudron G3 de l’escadrille C34 dont le pilote est tué dans l’accident (19août)
20 août 1917 : jour J de l’offensive de la 2ème bataille de Verdun. L’escadrille fournit un avion de commandement, 3 avions pour la liaison avec l’infanterie, 2 appareils pour les réglages d’artillerie, 5 pour la surveillance et 2 pour des missions photographiques. L’attaque a été bien dotée en artillerie le seul 16ème Corps met en batterie 48 canons de tranchées; 248 pièces de 75; 116 canons de 155 court; 48 mortiers de 220 54 canons longs de 95, 105 et 120; 84 canons longs de 155; 12 gros mortiers de 270 et 280. Au total 610 canons ont été répartis sur un front d’attaque de 4 km, soit 1 canon par 7 mètres de front; en outre, 19 gros canons longs de calibres variant de 155 à 320, 2 mortiers de 370 et 2 obusiers de 400 pour défoncer les tunnels du Mort-Homme . A l’est du ravin de la Hayette, derrière le Mort-Homme,les allemands avaient en effet construit deux tunnels: l’un, tunnel du Kronprinz, reliant le ravin de Cumont à la tranchée de Silésie; l’autre, le tunnel de Bismarck, entre la tranchée de Silésie et celle de Fay, ne comptait pas moins de dix-sept ouvertures .
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Tunnel du Kronprinz. 12 août 1917 |
Afin de contrôler les effets de son artillerie, le commandant du 16e corps disposait de deux escadrilles de corps d’armée à 13 avions, de deux escadrilles d’artillerie lourde à 10 avions et de 4 compagnies à 10 avions et de 4 compagnies d’aérostiers avec 4 ballons. Ces moyens prévus furent d’ailleurs renforcés et portés, le 19 août, à 56 avions et 5 ballons. Ainsi assuré, le service d’observation et de reconnaissance aérienne fit preuve d’une activité remarquable. Le chiffre des photographies prises en avion pendant cette période préparatoire sur tout le front d’attaque le montre: Du 16 au 31 juillet: 911 photographies ; Du 1er au 15 août: 850 photographies; Enfin, du 16 au 31 août: 1794, le maximum étant atteint, dans la journée du 17 août, avec 397. C’est au cours d’un de ces réglage que le maréchal des logis Olivier de Hogendorp et le sous-lieutenant Albert Granier trouvent la mort. Leur avion est frappé par un tir de DCA. Le Doran AR 1 tombe en flamme. Le corps du sous-lieutenant ne sera pas retrouvé. Les tirages photographiques tirés sur papier au moyen d’un tirage ultra-rapide, donnèrent lieu à une série de vues panoramiques, qui furent distribuées abondamment dans les corps, au grand contentement des soldats français. Le 16e Corps d’Armée opérant sur la rive gauche de la Meuse, avait pour mission de s’emparer successivement de deux lignes de positions: Le Mort-Homme, tranchée de Hambourg, le Plat de Cumont, les lisières nord des bois des Corbeaux et de Cumières, les organisations de la côte de l’Oie, la cote 265, Regniéville. Les troupes qui comprennent la 31e division Française et la division Marocaine, attaquent sur un front de 4 km. La journée du 24 août est marquée par la conquête de la cote 304. Ce jour là l’escadrille 50 effectue une liaison d’infanterie et une mission de surveillance. Le mauvais temps empêche tout vol les 27, 28, 29 et 31
Le 16è CA reste en charge du secteur jusqu’au début octobre Sauf en cas de pluie trop forte ou de vent trop violent (14, 15, 20 septembre) les missions de réglage, photographie, jalonnement du front, liaison, surveillance s’enchainent.
Lorsque le 16è CA est transporté par voie ferré vers Lure et Vesoul pour prendre du repos et suivre une nouvelle instruction jusqu'à fin octobre 1917, l’escadrille 50 rejoint Luxeuil, Fontaines et Larivière où elle stationne en octobre 1917. Du 12 au 30 octobre elle ne fait aucune sortie, mais ensuite elle procède à une dizaine de missions de reconnaissance du secteur (30 octobre, 1er novembre)
Novembre 1917: attaque sur le Schönholz et le Kalberg (7ème armée)
Alors que le 16è CA occupe un secteur vers Leimbach la 50 l'assiste par différentes missions au cours desquelles elle livre combat. Le secteur s’avère plus dangereux que précédemment, et plusieurs combats vont marquer novembre et décembre.
L'escadrille est mise à la disposition du 16ème Corps d'armée pour une attaque limitée sur le Schonholz. (JMO GAE)
 Le 6 novembre, l’avion monté par le maréchal des logis Bourhis (pilote) et le lieutenant Daguillon (observateur) est attaqué et descendu par 2 avions allemands. Celui du maréchal des logis De Gromard (pilote) et du sous-lieutenant Thomas (observateur) est descendu par 3 appareils ennemis. Le 7 le sergent Rochat (pilote) est blessé tandis que son observateur le lieutenant Thomas sort indemne d’une attaque
Le 13 novembre: Ordre particulier N° 233. Plan d'attaque à objectif limité sur le front du 16ème CA dans le but d'empêcher l'ennemi de retirer des troupes du front de Haute Alsace. (16ème CA).
L'attaque sur le Karlberg sera abandonnée.
Le 4 décembre, à la suite d’un « combat avec 3 boches » (JMO) un Letord s’écrase à l’atterrissage. Le maréchal des logis Jourdan et le sous-lieutenant Villegoureix sont blessés, le caporal Delporte sortant indemne de l’attaque. Le 8 décembre à 15h, enfin, le Letord du brigadier Machetay (pilote) est descendu dans les environs de Guevenheim. Le pilote et l’équipage –sous-lieutenant Mouillard (observateur), soldat Michel (mitrailleur) – décèdent.
9 décembre: 3 surveillance de secteurs, 2 sondages. 1 exercice de liaison d'Infanterie avec la 32ème DI. Renseignements: secteur calme.
3 reconnaissances photographiques (un des appareils atterit à Romagny-accident de moteur-). 10 clichés Forêt de Nonenbrück. 16 clichés 1ères lignes du Sud du Pont d'Aspach au Nord d'Aspach-le-Bas asile d'aliéné. 1 surveillance. 2 vols d'officiers stagiaires (1 des avion par suite d'une panne moteur atterit vers Masevaux et se brise. Passagers indemnes). 1 reconnaissance offensive. 1 combat. Secteur calme (JMO 16ème CA)
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1918
1918 s’ouvre avec deux jours de mauvais temps , auxquels succèdent des jours de missions photographiques.
Le 6 janvier est cependant marqué par un incident lié à cette activité : en soirée vers 20h 30 un incendie se déclare dans le séchoir du laboratoire photo. La baraque Adrian est entièrement détruite. 7, 8, 9, 10 janvier : la neige recouvre la piste et les abords jusqu’à 40 centimètres de hauteur. Depuis Fontaines puis Romagny (22 janvier 1918), la 50 couvre les activités du 16è Corps d’Armée dans son occupation du secteur Burnhaupt le Haut, Guebwiller. Elle procède aux missions habituelles sans que l’on puisse noter l’une ou l’autre comme remarquable.
"Les pilotes de l'escadrille 50 prendront livraison le 28 février à la RGA des avions Salmson A2 qui leurs sont affectés" (JMO 7ème armée)
Devenue SAL 50 après sa dotation en avions Salmson, dont elle reçoit six appareils de type 2A2. Par Belfort (30 mars 1918), Vérinnes (31 mars 1918), Fienvilliers (21 avril 1918), Bouquemaison (27 avril 1918), Saint Omer (30 avril 1918) la SAL 50 arrive à Proven pour participer à la Bataille des Flandres en soutien du 16ème Corps d’Armée auquel elle est toujours liée. Successivement Proven (1er mai) Couderque (5 mai) Proven (8 mai) verront l'activité de la SAL 50 se déployer en soutien de l'offensive. Dans un environnement nouveau l’escadrille va prendre ses marques à travers une intense activité, prélude à l’attaque. A part un avion endommagé à l’atterrissage le 20 mai par suite d’une hélice dont la structure se décolle, il n’y a pas d’incident notoire. Réglage, surveillance, photographies se répètent de jour en jour pour fournir un maximum d’informations.
Le 7 juin verra la reprise de l'Hospice de Locre à laquelle la 50 a contribué depuis son terrain d'Eringhen. (photo) La 50 récoltera alors le fruit de son travail sous la forme d'une citation à l'ordre du 16è CA. (12 juin 1918) « Sont cités à l’ordre du Corps d’Armée Escadrille SALM. 50 Pilotes et observateurs sous l’impulsion de leur chef le capitaine Deramond, ne cessent de donner le plus bel exemple de bravoure et d’entrain et de montrer en toute circonstance qu’ils ont de leur devoir la notion la plus haute. Au cours des opérations de juillet-août 1917 et de mai 1918 ont contribué pour une large part au succès en fournissant au commandement et à la troupe des renseignements d’une importance capitale. Le général Corvisart commandant le 16ème CA » Grande activité de l’aviation pendant la deuxième quinzaine de juin.
Faisant mouvement vers Nancy par Gamaches (13 juillet), Fouilloy (14 juillet), Plessis Belleville (15 juillet), Pretz en Argonne (17 juillet), la 50 rattachée à la 8ème Armée vient stationner à Autrey (28 juillet). Elle est alors opérationnelle pour assister le 16è CA dans l'occupation du secteur Bézange la Grande-Clemery (jusqu'au 25 août 1918). 13 août: Essais de TSF avec réception à bord permettant une communication bi-directionelle Les 18 19 août l’escadrille inaugure une nouvelle activité : le lancement de tract.
Retiré du front et transporté vers Lizy sur Ourcq puis se déplaçant vers Marigny en Orxois, Beuvarde, Dravegny, le 16ème CA est affecté à l'occupation du secteur rive sud de l'Aisne région de Vieil Arcy. Depuis May en Multien (8 septembre) et Goussencourt (11 septembre) la 50 effectue les missions de reconnaissance qui lui sont confiées et continue le 15 et le 16 septembre le lancement de tracts par quantité de 4000 tracts chaque jour. Stationnée à Croutoy (21 septembre) la 50 est prête à soutenir l'offensive qui de l'occupation du Bois de Mortier , Barizy aux bois progresse du 10 au 16 octobre vers la Serre puis continue par une poussée sur la Meuse. Courant octobre plusieurs missions de mitraillage des tranchées allemandes pour accompagner la progression et lancement de tracts.
Crecy sur Serres, Vervins, Signy le petit, Cul des Sarts, le 16 CA est suivi par la 50 depuis Vivaise (7 novembre) jusqu'à La Nigaudière où la trouvera l'armistice.

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Mission du 5 janvier 1918
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L’offensive allemande sur les Monts de Flandres : LOCRE 29 avril-15 mai 1918 L'ennemi a déclenché ses puissantes offensives de 1918. La force de son élan a été telle que tout le pays a tressailli d'angoisse. Le 81e régiment l'infanterie est appelé, à son tour, à se jeter dans l'immense mêlée et à refouler l'envahisseur. Après une longue série d'étapes particulièrement dures, de l'Alsace jusqu'à la Belgique, sans prendre le moindre repos, du 26 mars au 27 avril, le régiment est arrivé dans les Flandres où il va fournir un des plus rudes efforts de sa campagne. L'ennemi veut déboucher dans la plaine d'Ypres. Il a pris le Kemmel et pousse de vigoureuses attaques contre les monts de Flandres, qui forment une dernière défense naturelle. Le 29 avril la bataille fait rage. On croit que l'ennemi a réussi à progresser sur les pentes sud-est du mont Rouge et du mont Vidaigne. La situation est grave. La barrière que constituent les monts Rouge et Vidaigne une fois brisée, le mont Scherpenberg est bloqué et l'ennemi domine la plaine de Poperinghe, dont la défense devient un angoissant problème. La 51e division d'infanterie (23e, 42e, 81e RI) est chargée de contre-attaquer pour refouler l'ennemi jusqu'au bas de ces pentes. Le 81e régiment d'infanterie a pour objectif le mont Rouge, et ensuite Locre, l'hospice de Locre. A 13h30, le 29 avril, le 81e débouche du village l'Abeele, déployé en profondeur, suivi de son train de combat, et gagne le front à travers champs. Les renseignements qu'il possède sont vagues. On croit que le col Scherpenberg - mont Rouge est à nous. Mais, vers 16 heures, la mission change. L'ennemi, en effet, a été contenu toute la journée. Nous occupons la lisière nord et les abords nord de Locre, Hyde-Park-Corner (carrefour des routes au col, entre le mont Rouge et le Scherpenberg) et la tête du ravin d'Hellebecque. Cette position est une position de fin de combat. Elle est critique. L'ennemi garde une pente dangereuse, l'avancée de Locre et du ravin d'Hellebecque, débordant le mont Rouge. La 31e division d'infanterie reçoit l'ordre de relever la 154e, et de profiter de cette relève pour pousser le front de manière à réduire les saillants ennemis et à dégager la ligne des monts. Le 81e régiment d'infanterie doit relever le 414e. Ses principaux objectifs sont Locre et l'hospice de Locre. La relève doit être terminée à 23 heures, et l'attaque se déclencher à 2 heures du matin. Mais de graves difficultés se présentent. L'aviation ennemie a vu les déploiements de troupes, l'artillerie cause des pertes au 3e bataillon. De plus, la 15e division d'infanterie, qui est en secteur, a beaucoup souffert de la violente attaque allemande : les guides qui sont envoyés pour mener les bataillons à la nuit tombante ont été fortement impressionnés par l'âpre bataille. Ils ne savent pas exactement la position des lignes. Ils ne possèdent qu'une faible expérience du secteur. Ils égarent nos bataillons à travers les ravins et les pentes qui flanquent la route Westoutre-Locre. Malgré la fatigue énorme de cette relève hasardeuse, le commandant Bonnefont (1e bataillon) réunit ses commandants de compagnes, leur assigne leurs objectifs. Dans un chemin creux, à l'abri d'un maigre talus, à la lueur voilée d'une lampe électrique, les officiers s'orientent, reconnaissent la direction du village de Locre, de l'hospice. Le bataillon s'élance à l'assaut à l'heure précise. Nos hommes témoignent d'un cran et d'une discipline plus forts que la lassitude prodigieuse de cette relève. Locre est balayé, les Allemands décontenancés fuient de toutes parts. Locre dégagé, sans une minute d'arrêt, le bataillon fonce vers l'hospice, à 400 mètres de Locre. La 2 compagnie, commandée par le capitaine Chombart de Lauwe, entre hardiment dans le véritable village qu'est l'hospice de Locre. Un grand bâtiment, l'hospice même, à plusieurs étages, exposant à l'ouest sa porte principale flanquée de deux ailes, avec une large cour, un couvent, des jardins; puis, tout autour de cet hospice, un pâté d'une dizaine de maisons. La 2 compagnie cerne de toutes parts l'hospice, surgit dans la cour. Elle y trouve un grand nombre d'ennemis, profite de la panique qu'a causée son irruption audacieuse, cueille 95 prisonniers dont 3 officiers et un matériel de guerre important. Chez le boche, c'est une véritable débandade affolée, une fuite éperdue. Les prisonniers appartiennent à une division prussienne et à une division bavaroise. Notre assaut s'est effectué en pleine relève de l'adversaire, le 7e prussien remplaçant le 5e bavarois. Nos hommes soufflent à peine. Le capitaine Chombart de Lauwe se rend compte que, seul, le 1e bataillon a progressé. A droite, le régiment n'a pu réaliser aucune avance séreuse, bloqué par un barrage très dense. A gauche, le 3e bataillon (commandant Rinckenbach), qui a été perdu par ses guides et n'est pas encore en place, n'a pu appuyer l'effort du 1e bataillon. L'ennemi, après le premier désarroi, reprend son sang-froid. De grosses réserves se massent. La 2e compagne a eu peu de pertes : 2 tués, 3 ou 4 blessés; mais elle est à bout de souffle, et, surtout, isolée. L'ennemi contre-attaque vers 18 heures. Pour éviter l'encerclement fatal, sous les mitrailleuses adverses, la 2e compagne se replie, abandonnant l'hospice, à 100 mètres au nord sur une position solide, à la crête d'un gros talus. Elle a fourni un magnifique effort. C'est la section du lieutenant André, qui, la première, a pénétré dans l'hospice avec une fougue sans rivale. L'attaque est reprise le 30 avril, à 20 heures. Le 3e bataillon doit gagner les lisières sud et sud est du petit bois à l'est de Locre, chercher la liaison avec la 39 division d'infanterie, vers Bruloose-Cabaret, tandis que le 1e bataillon occupera l'hospice. Cette attaque s'engage sous un tir de barrage d'une extrême violence. Nos pertes sont très séreuses. Cependant le 3e bataillon d'infanterie réussit à progresser d'environ 500 mètres; il s'établit au delà de la ferme Krabenhof et sur la route de Locre à Brulooze, aux maisons situées à 600 mètres est de Locre. Le terrain est marécageux, heurté de raidillons sur lesquels s'acharnent les mitrailleuses ennemies. Les attaques voisines n'ont pu aboutir. Le 1e bataillon n'a pu reconquérir l'hospice. Il s'est porté à 50 mètres des premières maisons en essuyant de lourdes pertes. Ni la division de gauche, ni le régiment de droite, le 96e, n'ont pu déboucher de leurs emplacements de départ. Le 1e mai, les efforts pour la rectification de la ligne sont repris. A 9 heures du matin, la 6e compagnie du 2e bataillon, commandée par le lieutenant Mognetti, progresse par bonds en formation déployée sur la route Brulooze Locre, de 200 à 300 mètres, mais subit de vives rafales de mitrailleuses qui l'obligent à s'arrêter. Le 1e bataillon attaque sans succès l'hospice, le 3e s'organise sur ses positions. Dans la nuit du 1e au 2 mai, le 2e bataillon (commandant Pusey), relève le 3e. Il consolide ses positions, réunit ses éléments qui n'avaient pas le contact à travers le ravin d'Héllebecque, et ferme une poche qui s'était produite dans nos lignes. Cependant l'hospice de Locre est toujours aux mains de l'ennemi. Il constitue évidemment un point d'appui menaçant, si l'on considère notre situation au mont Rouge et au Scherpenberg. Le mont Rouge ne possède qu'un couloir d'accès : la route Locre-Westoutre gardée par deux centres de résistance, le village de Locre, l'hospice de Locre. Le village est à nous, l'hospice est situé sur croupe, et permet le rassemblement de réserves qui pourraient attaquer par Krabenhof et Couronne-Cabaret. Mais nous tenons les abords mêmes de l'hospice, et notre ligne, dépassant Krabenhof, tient la route Locre-Brulooze. Le col entre le Scherpenberg et le mont Rouge a pour couloir d'accès le ravin d'Hellebecque dont nous assurons la protection. D'autre part, en s'infiltrant par Couronne Cabaret jusqu'à Hyde-Park Corner, l'ennemi serait maître du col dont l'importance est capitale. Le dégagement des monts tient donc en l'assise solide d'une ligne barrant les couloirs d'accès et les nids de concentration. Notre ligne réalise ces conditions, à part l'occupation de l'hospice qui va faire l'objet de nouvelles attaques. Dans la nuit du 2 au 3 mai, la 1e compagnie, commandée par le capitaine Capon, est chargée d'occuper l'hospice. Son attaque est précédée d'un bombardement par obusiers Stokes et accompagnée d'engagements d'artillerie de campagne. Mais l'hospice et ses dépendances exigent des destructions autrement considérables. La 1e compagnie se porte à l'assaut à 2 heures du matin, sous un barrage de mitrailleuses extrêmement serré. Elle fait preuve d'une ardeur surhumaine, réussit malgré ses lourdes, pertes à pénétrer dans l'hospice, et s'y maintient héroïquement pendant près de deux heures. De partout, du premier étage de l'hospice, des jardins, des maisons d'alentour, convergent des feux violents de mitrailleuses. Le brave capitaine Capon est fait prisonnier, mortellement blessé. Après avoir combattu jusqu'à la limite des forces, la 1e compagnie, dont le lieutenant Hugo a pris le commandement, doit se replier à son tour. Dans la nuit du 3 au 4 mai, le 3e bataillon du 81e relève le 1e. Il assure la liaison avec le régiment de droite, le 122e, et occupe les maisons situées à 500 mètres au sud de Locre, sur la route Locre Dranoutre. Il réussit sa mission avec brio, capturant plusieurs prisonniers, dont un officier, une mitrailleuse, causant à l'ennemi des pertes sensibles. Dans la nuit suivante, le 3e bataillon essaye d'occuper l'hospice. Malgré l'aide d'un tir d'artillerie lourde, la défense par mitrailleuses de l'hospice oblige nos hommes à se replier sans pouvoir atteindre l'objectif. Les jours suivants, le 81e régiment d'infanterie, sans se lasser, exécute de nombreuses patrouilles et reconnaissances offensives. L'hospice est l'objet de nouvelles attaques. Mais, malgré leur ténacité inaccessible au découragement, nos hommes se heurtent chaque fois à une défense ennemie aussi opiniâtre et effective. Le 15 mai, le 81e est relevé par le 42e régiment d'infanterie. Pendant cette occupation du secteur de Locre, le 81e a travaillé à l'établissement des lignes. Des sapes ont été aménagées pour abriter les hommes, les postes de secours et de commandement. Des boyaux de communication ont été construits dans des conditions de travail particulièrement pénibles. On a procédé à l'aménagement des observatoires et de différents postes optiques. Le régiment a éprouvé de grosses pertes. Plus de 17 officiers tués ou blessés. Parmi les officiers morts au champ d'honneur, citons le capitaine adjudant major Auger ; le lieutenant Gabriel Verry, commandant la 3e compagnie; le capitaine Capon (mort en captivité); les sous lieutenants Provot, de Lansade, de la 3e compagnie; Roncoules, de la 9e; Lasnier, de la 11e et plus de 700 hommes hors de combat. Le régiment a eu à lutter non seulement contre un adversaire puissamment outillé, mais avec l'extrême fatigue imposée par dix-sept jours de lignes consécutifs, sous des bombardements formidables, extrêmement précis et serrés, sans aucune protection effective, réunissant ses trous d'obus en guise de tranchées, obligé, par la pluie battante, de quitter ses trous et de rester debout, offert en cible, dans la boue épaisse. Et quelles épreuves, quelles souffrances physiques, quels obstacles matériels! Le ravitaillement arrive froid quand il a pu défier les obus qui s'acharnent sur toutes les voies d'accès possibles. Il faut toute la journée rester terré, accroupi dans son trou que camouflent des planches et des herbes, et le soir attaquer. L'arrière ne peut communiquer de jour avec l'avant. Les agents de liaison, officiers ou soldats, seuls se risquent et bien souvent tombent avant d'avoir pu accomplir leur mission. Les obus toxiques s'accumulent dans les ravins, croulent sur les tranchées de réserve, intoxiquent nos hommes, par groupes denses. L'artillerie lourde de campagne harcèle brutalement par doses massives les moindres pentes, toutes les pistes, les talus, les postes de commandement comme les postes de secours. C'est l'éternel tonnerre, le bruit sourd des marmites, le sifflement des obus à gaz, la terre incessamment broyée, les sapes secouées, éventrées, et les nerfs soumis à une tension douloureuse. Mais le 81e régiment d'infanterie s'est montré à la hauteur de ces épreuves morales et matérielles. Les hommes étaient fatigués, mais sans tristesse, affaiblis, mais non découragés. Leur humeur impavide, leur excellent moral, leur abnégation sublime, leur ont permis d'affronter victorieusement ces journées de lutte ardente, de réaliser une progression de plus d'un kilomètre, capturant plus de 150 prisonniers,18 mitrailleuses allemandes, 9 mitrailleuses françaises tombées aux mains de l'ennemi, un matériel de guerre considérable, et dégageant solidement par leur intrépide élan la suprême défense de la plaine, les monts de Flandres. Voici la citation qui récompensa le 81e régiment d'infanterie de sa noble conduite aux monts de Flandres : « Régiment ayant déjà fait ses preuves au feu, deux fois cité pendant la bataille de Verdun. Au cours des opérations de Flandres a, de nouveau, sous la conduite de son chef, le colonel Rondenay, fait montre de particulières qualités d'énergie et d'endurance. Entré dans la bataille le 29 avril 1918, en pleine nuit et en terrain inconnu, a reconquis de haute lutte le village de Locre, avançant nos lignes en certains endroits de plus d'un kilomètre. N'a laissé ensuite, et pendant dix-huit jours sans interruption, aucun répit à l'ennemi, exerçant sur lui une pression active et continue, multipliant attaques et reconnaissances, et empêchant ainsi l'adversaire de renouveler son attaque. A fait 150 prisonniers, dont 5 officiers, pris 18 mitrailleuses et délivré une vingtaine de prisonniers français ». 
Texte tiré de « La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants, Aristide Quillet, 1922 »
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